De retour dans leur Chaudron, les Verts ont mené deux fois au score face aux Alsaciens mais n’ont pas réussi à garder leur avantage. Julien Sablé a néanmoins souligné l’état d’esprit sans faille de son groupe, appelé à rejouer dès mardi à Bordeaux.

Le match

Ce vendredi soir, il s’en est fallu de quelques secondes, assez symboliques de la soirée vécue par les Verts, pour que ces derniers rentrent au vestiaire à la pause avec un avantage décisif, celui du premier but de la rencontre, chose après laquelle ils ont souvent couru cette saison. La frappe enroulée de Hernani (41^e), qui aime décidément affronter Strasbourg, avait permis aux hommes de Julien Sablé, lequel vivait sa première sur le banc du Chaudron, de prendre les rênes d’une rencontre plutôt ouverte où les deux équipes se sont rendu coup pour coup.

Jonathan Bamba avait trouvé le poteau (16^e), Alexander Söderlund s’était signalé (33^e) et, comme souvent, pour ne pas dire toujours, Stéphane Ruffier avait sauvé les siens (26^e, 34^e). En revanche, le portier n’a rien pu faire sur la demi-volée d’Aholou en pleine lucarne, quelques secondes avant le repos (44^e). Les Verts ont mené seulement trois minutes. Suffisant, tout de même, pour se donner le brin de confiance tant désiré par Loïc Perrin en conférence de presse d’avant-match.

Comme un miroir du premier, le deuxième acte voyait les Stéphanois justement récompensés de leurs efforts. L’abnégation de Kévin Monnet-Paquet à l’affût devant Kamara (56^e), leur donnait un avantage mérité, mais une nouvelle fois assez court. En trente secondes, Liénard envoyait son coup-franc sur la barre. Puis Florentin Pogba accrochait le bras Koné dans la surface de réparation sur le corner qui suivait. De quoi permettre à Strasbourg, par l’intermédiaire de Martin sur pénalty, de revenir dans la partie (63^e).

Malgré une possession en leur faveur (59%), un plus grand nombre de tirs (12 à 10) et une fin de match dominée de la tête et des épaules, Loïs Diony, dangereux dans le dernier souffle de la rencontre (90^e+2, 90^e+3) et ses coéquipiers ne pouvaient entamer de la meilleure des manières leur quête de rebond. «Si je retiens les deux buts marqués ou les deux buts encaissés ? Je retiens les deux. Mais je retiens encore davantage l’état d’esprit», concluait coach Sablé après la rencontre, lucide quant à la prestation de ses hommes.

Les réactions

Kévin Monnet-Paquet : «Vu la situation dans laquelle nous nous trouvons, nous étions obligés de relever la tête, nous ne pouvions pas tomber plus bas après le mois et demi que nous venons de passer et surtout les deux derniers matchs, dont le derby. C’est très difficile pour le club, pour l’équipe. Nous avons essayé d’emballer le match, avec la chance de mener deux fois au score. C’est aussi là qu’on voit que nous ne sommes pas bien. Nous n’avons pas le droit d'encaisser deux buts consécutifs sur coups de pieds arrêtés. Il ne faut pas baisser la tête et assumer. Il y a déjà eu du mieux comparé à la prestation livrée à Lille et lors du derby. Nous ne pouvons pas nous contenter de ça mais il faut aller de l’avant. Nous avons un calendrier difficile, nous le savons. Il faut s’accrocher, il y aura des jours meilleurs.»

Au micro de Laurent Paganelli, Julien Sablé a commenté sur Canal Plus Sport le match nul concédé par les Verts face au barragiste strasbourgeois : "On est des compétiteurs. Pour les efforts consentis dans la période qu'on est en train de vivre, j'avais vraiment envie que mes joueurs soient récompensés d'une victoire. On est tombé sur une bonne équipe de Strasbourg, c'était un match qui était très ouvert. Il y a eu du mieux. On sent que les gars se sont battus mais on est encore en convalescence. On ne pourra pas du jour au lendemain retrouver la confiance qui est inhérente pour le sport de haut niveau. On a bien préparé ce match avec le staff et les joueurs, ils sont très réceptifs. Ils ont vraiment envie de montrer leur vrai visage. Ce qui est malheureux, c'est qu'on marque deux fois, et derrière dans la foulée on se fait égaliser sur des erreurs et des détails qu'on doit éviter. Aujourd'hui on paye tout cash. Mais on s'est battu, on s'est vidé les tripes. Je ne peux rien reprocher par rapport à l'état d'esprit de l'équipe. On aurait pu arracher la victoire à, la fin, maintenant on a un match important à, Bordeaux. Jean-Louis Gasset, c'est une aubaine pour un jeune entraîneur comme moi. Cela fait trois jours qu'on bosse ensemble et avec tout le staff. Avec Jean-Louis, il y a déjà beaucoup de complicité, ça va grandir de jour en jour et d'heure en heure car on ne s'est pas lâché depuis son arrivée. C'est quelqu'un qui a un grand coeur, c'est une bonne personne, ça a matché tout de suite. C'est un renfort de choix pour notre satff et notre club. Maintenant il faut qu'on arrive à aller regagner un match."

S'il est satisfait d'avoir claqué hier soir son troisième but en vert (le deuxième contre Strasbourg), Hernani regrette dans Le Progrès que l'ASSE ait concédé un nul à domicile face au promu alsacien : "On a cherché la victoire jusqu’au bout. On la méritait. Cela ne nous a pas souri. C’est clairement décevant de ne pas avoir pris les trois points. On était à domicile. Nous avons manqué de concentration. A chaque fois qu’on a marqué, on a encaissé un but quelques minutes plus tard. Nous venons de traverser une période un peu moins bonne. Mais ce soir, on a vu qu’il y avait du mieux. Nous avons de bons joueurs, les victoires vont vite revenir. J’étais très heureux de débuter en tant que titulaire à Geoffroy-Guichard. J’attendais ça, j’ai travaillé pour cela. Mais la joie n’est pas complète. J’aurais aimé qu’on s’impose contre Strasbourg."

Revenant sur le match nul contre Strasbourg, Robert Herbin tacle Florentin Pogba dans la dernière édition du Progrès. Extraits :  "Honnêtement, je n'ai pas vu de progrès vendredi. L’absence de cohésion dans cette équipe m’interpelle. Je trouve cette équipe soucieuse, nerveuse. Il faudrait peut-être lui faire un lavage de cerveau. Elle n’inspire pas confiance pour l’instant. Elle commet beaucoup d’erreurs. La faute de Florentin Pogba qui amène le penalty pour Strasbourg est inadmissible. Je me suis dit “mais qu’est-ce qu’il va faire là ?”. Il est clairement fautif. L’arbitre a sauté sur l’occasion, ce qui me semble juste. il faut que Bamba modifie son jeu. Il est trop personnel. Il aime trop le ballon. Le football se joue avec un ballon, c’est vrai, mais il faut le donner aux autres. Les absences de Cabella et Hamouma pèsent lourd."

Dans Le Progrès du jour, Loïc Perrin livre son analyse du match nul contre Strasbourg et souligne l'attitude positive des supporters. Extraits.

 "Quand on mène deux fois au score, c’est quand même rageant de faire match nul. Il y a eu de bonnes choses mais on a trop subi d’occasions à mon goût. Surtout sur des erreurs individuelles ou des pertes de balle un peu bêtes quand on avait le ballon. On prend encore trop de buts, Dans les périodes un peu compliquées, comme actuellement, on est assez vite sanctionné. On donne le bâton pour se faire battre.  Les supporters ont été présents. Merci. De toute façon, on aura besoin d’eux. C’est primordial. Sur l’état d’esprit, je pense qu’ils n’ont rien à nous reprocher. On a essayé de faire le maximum. Maintenant, il faut qu’on gomme ces petites erreurs individuelles qui nous coutent cher. Cela se travaille, tout comme le fait de retrouver de la confiance. Une victoire pourrait nous faire du bien. J’espère qu’elle va vite arriver."

En conférence de presse, Thierry Laurey a livré hier son analyse du match nul qui a ouvert hier soir la 14e journée de L1 :  "Sur la première période, on peut avoir des regrets, on n’a pas été forcément récompensé mais on est satisfait de prendre un point. Plus le match avançait, plus on avait des difficultés à maîtriser le jeu. On a réagi à deux reprises, c’est une satisfaction même si c’est contre une équipe, qui, on l’a senti, doutait un peu. C’est positif car on sent que l’on peut se créer des occasions, que l’on peut revenir au score. D’une manière générale je suis satisfait même s’il y a des choses à corriger. On grandit. On pensait que la rentrée de Bahoken allait nous apporter de la vitesse en fin de match. Si on est loin d’être parfait, on s’améliore, pas suffisamment pour gagner à Saint-Etienne mais on prend un point, ce n’est pas mal. On aime bien enchaîner les matches, on va essayer de continuer. On ne prend qu’un seul point mais, en face, il y a des joueurs de qualité qui actuellement sont un peu moins bien après un bon début de saison. L’équipe stéphanoise doutait un peu mais il me semble qu’il y a quelques internationaux alors que nous, on est Strasbourg et promu."

Trois joueurs de Thierry Laurey commentent dans Les Dernières Nouvelles d'Alsace le point obtenu hier soir à Geoffroy-Guichard. 
Ernest Seka latéral gauche du Racing : "Notre égalisation rapide avant la pause nous a permis d’aborder la deuxième période en confiance. Malheureusement, on prend le deuxième but sur un temps faible qu’on n’a pas su gérer. On égalise sur penalty avant de souffrir sur la fin. Mais on a tenu. C’est quand même un bon point, même si je pense personnellement qu’on pouvait faire un meilleur résultat." 

Dimitri Liénard : "Quand on marque deux buts à l’extérieur, c’est toujours dommage de ne pas gagner. On a eu en première mi-temps pas mal d’occasions de faire mieux, moi le premier. Mais c’est quand même de bon augure pour la suite parce qu’il y a quelque temps, nous aurions peut-être perdu. On saura mardi soir après la réception de Caen si c’était un bon point ou s’il aurait été préférable de gagner ici. Mais les progrès sont là. Si on veut se maintenir, il faudra mieux maîtriser les moments clefs des matches, savoir être costaud défensivement quand il le faut." 

Jean-Eudes Aholou : "Il y a forcément un peu de déception parce que nous étions venus pour gagner. Mais c’est tout de même un bon point qu’il faudra bonifier contre Caen. On a su revenir deux fois au score, on a eu du caractère. On aurait peut-être perdu en début de saison. Maintenant, on prend des points à l’extérieur. Il faut continuer sur cette lancée."

Bis repetita pour Hernani

Après le but inscrit en Coupe de la Ligue, Hernani a signé un nouveau but face à Strasbourg.

Décidément Strasbourg inspire Hernani! Auteur du but égalisateur lors du match de Coupe de la Ligue, Hernani a de nouveau fait parler la poudre ce soir face aux Alsaciens. En 4 matches comme titulaire (3 en Ligue 1, 1 en Coupe de la Ligue), il a inscrit 3 buts.

Julien Sablé : "Rien à reprocher à mes joueurs"

Si son premier match à Geoffroy-Guichard s'est soldé par un nul, Julien Sablé a noté une amélioration dans le jeu des Verts. Le nouvel entraîneur espère voir sa formation progresser encore avant le déplacement à Bordeaux mardi prochain.

Quels enseignements tirez-vous de ce match ?
Je retiens autant les deux buts marqués que les deux buts encaissés. Il y a eu des choses positives comme l’état d’esprit, l’allant et la possession de balle mais il y a aussi eu des moments stratégiques où on a pris des buts qui montrent qu’on est encore en convalescence. On paye cher les détails du haut niveau mais je n’ai rien à reprocher à mes joueurs sur la débauche d’énergie ou la qualité de jeu qu’ils ont montrée par moments. Ça montre que notre équipe est capable de mieux faire mais qu’on n’aura rien dans la facilité.

Avez-vous senti une amélioration dans le jeu de votre formation? 
Oui, bien sûr. On a inscrit deux buts dans le jeu et on a créé le danger même si ça a parfois été décousu à cause de Strasbourg à qui je tire un coup de chapeau. Nous avons pris nos deux buts sur des coups de pied arrêtés et pas dans le jeu. Il faut maintenant qu’on soit plus solides et hermétiques. C’est tout le bloc qui doit travailler ensemble. J’ai trouvé que notre prestation était plus cohérente qu’à Lille mais on doit encore progresser pour être prêt contre Bordeaux.

Êtes-vous satisfait du résultat?
Aujourd’hui, on avait à coeur de prendre les trois points et on n’en a pris qu’un. Mais il faut regarder devant car nous avons un match compliqué contre Bordeaux qui arrive rapidement. J’espère qu’on retrouvera nos joueurs blessés (Rémy Cabella, Bryan Dabo et Gabriel Silva), ils sont importants pour que l’équipe ait toutes ses chances.

Julien Sablé : "Jean-Louis Gasset, une aubaine pour l'ASSE"

En conférence de presse d’après-match, Julien Sablé, l’entraîneur des Verts, a détaillé le rôle et les fonctions de Jean-Louis Gasset, arrivé cette semaine dans le Forez pour l'épauler.

Julien Sablé n'a pas été le seul à vivre sa première dans le Chaudron sur le banc de l’ASSE. Jean-Louis Gasseta également effectué ses débuts d'entraîneur adjoint, lui qui a officiellement rejoint le club stéphanois en milieu de semaine. Après la rencontre, Julien Sablé s'est réjoui de l'arrivée de l’expérimenté technicien montpelliérain, quadruple champion de France avec les Girondins de Bordeaux et le Paris Saint-Germain.

« C’est une aubaine pour l’AS Saint-Etienne, un renfort de premier poids pour moi qui suis un jeune entraîneur, a expliqué Julien Sablé. Entre nous, ça a "matché" tout de suite, même s’il n’y a pas que lui et moi dans le staff. Notre complicité s’est nourrie depuis trois jours même si nous n’avons pas mis longtemps à nous entendre sur le football. Nous échangeons beaucoup sur les joueurs, l’adversaire. Le dernier décisionnaire, c’est moi. Je tranche à la fin. Mais, pour l’instant, je n’ai pas eu à trancher puisque nous avons le même avis. »

La plus faible affluence de la saison

21282 spectateurs ont assisté au match nul entre l'ASSE et le RC Strasbourg hier soir en match d'ouverture de la 14e journée de L1. C'est de loin la pire affluence depuis le début de saison dans le Chaudron.

1. ASSE-Lyon : 38993
2. ASSE-Rennes : 31043
3. ASSE-Amiens : 30004
4. ASSE-Angers : 29740
5. ASSE-Nice : 25879
6. ASSE-Metz : 24613
7. ASSE-Montpellier : 24004
8. ASSE-Strasbourg : 21282

Frédéric Antonetti se souvient de ses débuts

Après avoir commenté en direct sur Canal Plus Sport le premier match à domicile de Julien Sablé en tant qu'entraîneur, Frédéric Antonetti revient dans Le Progrès du jour sur ses propres débuts dans le Chaudron. 

"C'était contre Le Havre, en octobre 2001. Des ultras avaient forcé les grilles et tenté d’accéder aux salons. Il y avait du sang. Le kop sud avait déployé une banderole qui ne m'avait pas plu du tout  : "Un berger corse pour garder des chèvres."  On avait perdu 1-0, Julien Sablé s’en est mieux tiré avec ce nul contre Strasbourg. C'est un passionné, un travailleur qui a beaucoup d’énergie et d’enthousiasme. Jean-Louis Gasset va lui apporter beaucoup. Julien n’a pas d’expérience, c’est normal quand on est en jeune mais s’ils trouvent le bon fonctionnement… J’aurais pu revenir à l'ASSE... si j’avais été contacté. On parle toujours de notre bon parcours, de la remontée, mais avant cela, nous, c’est pour ne pas descendre en National qu’on se battait."

L'avis de Marc Keller, président du RC Strasbourg

Président du Racing Club de Strasbourg, Marc Keller a brièvement évoqué le cas des Verts sur le plateau de Téléfoot. 

"L'ASSE est un club qui a très bien travaillé depuis quelques années avec Christophe Galtier. Les Verts étaient juste derrière les quatre gros. Cette année c'est un peu plus difficile, le public ne l'accepte pas, mais en même temps c'est un peu la réalité économique de Saint-Etienne aujourd'hui. Les supporters se sont habitués pendant quelques années à être cinquièmes ou sixièmes. Dans ce championnat-là, Saint-Etienne était le premier de son championnat. Aujourd'hui ils sont plus en difficulté, et c'est là où il faut beaucoup de patience."

Les supporters du RC Strasbourg racontent leur déplacement à Geoffroy Guichard

Le site de supporters alsaciens Racingstub.com nous propose un compte-rendu du déplacement à Geoffroy Guichard, vu par deux fans strasbourgeois venus en indépendants, dont voici quelques extraits :

 "Deux jours avant le match, interdiction de déplacement pour les supporters indépendants visiteurs. Le match de notre part, devra donc s'effectuer en tribune locale, et sans signe distinctif de nos couleurs Strasbourgeoise. De plus le maquillage du numéro de département de la plaque d'immatriculation est nécessaire afin d'être certain de pouvoir aller et repartir de Saint-Étienne sans soucis.

 Il faut quand même avouer que c'est très particulier de suivre un match dans de telles conditions, pas d'écharpe, pas de manifestation de joie sur les buts des Bleus (en blanc ce soir là) si ce n'est un sourire discret et un regard complice.

 Les supporters strasbourgeois arriveront bien escortés environs 45 minutes avant le coup d'envoi, s’installeront, afficheront les couleurs, les bâches des différents groupes (CCS, UB90 et KCB) et donneront immédiatement de la voix. Le fait que la tribune soit très reculée par rapport au reste du stade et la proximité directe avec le Kop Nord (investi par les Magic Fans) fait que lorsque ce même groupe a commencé à encourager son équipe, les chants ont couverts les voix strasbourgeoises.

 A part les chamailleries habituelles à coup de chants entre groupe de supporters, il n'y a pas eu de tensions ni de problèmes qui justifiaient cet arrêté stupide et qui n'a pas permis à certains de s'organiser pour ce déplacement et pour d'autres de vivre pleinement leur passion.

 Il y a tout de même eu à la sortie du stade un accrochage entre un supporter strasbourgeois (écharpe aux couleurs du RCS) et un groupe de supporter stéphanois, lui reprochant d'avoir affiché ses couleurs en face du Kop des MF91. Accrochage qui n'aurait évidemment pas pu avoir lieu si les autorités avaient laissé ce match se dérouler dans des conditions décentes pour tous."