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Adao Carvalho va être jugé : 
deux versions s'opposent

Source :  Site Poteaux Carrés

Mercredi 13 septembre 2017 , Jeudi 14 septembre 2017   

Alors qu'Adao Carvalho sera jugé ce jeudi après-midi devant le tribunal correctionnel de Saint-Etienne pour "recel d’abus de biens sociaux et tentative de blanchiment.", l'avocat de Roland Romeyer, Maître Nicolas Bes a évoqué aujourd'hui cette ténébreuse affaire sur les ondes de Radio Scoop.

 "Monsieur Carvalho raconte à tout le monde depuis des années qu'il est associé aux holdings de tête du club, ce qui est complètement faux. Monsieur Carvalho n'a jamais été associé à titre personnel dans les sociétés concernées. C'est un fantasme de sa part. Il essaye de le faire dire et juger, il n'y arrive pas et ce faisant, le procureur de la République a estimé qu'il commettait un délit de blanchiment. Nous ne pouvons que supporter ces vicissitudes, on n'est que spectateur et très loin du sportif et de l'ASSE. Pourquoi Monsieur Carvalho n'a pas encore purgé sa peine ? Il faudra poser la question au procureur de la République. Mais je crois savoir qu'il devrait la purger rapidement. Il n'y a pas de lien particulier entre Roland Romeyer et Adao Carvalho, pas plus que ça. C'est une déception, ce sont des questions de rencontres. Monsieur Carvalho s'est avéré après qu'il a été présenté à Monsieur Roland Romeyer dans les années 2004-2005 un personnage tout à fait différent de celui qui s'était présenté et un homme d'affaires peu recommandable.

 Le club n'a pas à racheter "ses parts" comme disent les médias tout simplement car il n'a pas de parts C'est un fantasme. Personne ne veut entendre ça. Monsieur Carvalho n'a pas de part, il n'en a jamais eue. Monsieur Carvalho n'est pas associé de Monsieur Romeyer, ni actionnaire d'une quelconque société holding du club. L'ASSE n'est pas du tout concernée par le procès de demain. Nous sommes tous un peu fatigués des déclarations intempestives de Monsieur Carvalho qui utilise la presse et les médias comme un porte-voix pour mettre la pression sur tout le monde. C'est la lassitude qui domine à la veille de ce procès. Monsieur Carvalho a commis un délit que je trouve extrêmement grave : essayer de s'accaparer le produit d'un abus de bien social et tirer profit de choses qui ne le concernent pas et ne lui appartiennent pas. Il n'a pas investi un centime d'euro dans l'ASSE. Jamais. L'état d'esprit de Roland Romeyer ? La lassitude..."

Avant d'être jugé cet après-midi par le tribunal correctionnel de Saint-Etienne, le sulfureux Adao Carvalho s'est confié à l'Equipe. Extraits.

 "Le parquet estime que l'argent que j'ai investi dans le club a servi pour le blanchiment de capitaux issus de fraudes à l'URSSAF. Or, je n'ai pas été condamné pour ce motif et d'après Me Buffart, mon conseil, je ne peux pas être jugé deux fois pour la même affaire. J'ai investi dans le club, pas pour blanchir de l'argent mais par passion. Pour ce faire, nous avons créé Croissance Foot, avec Romeyer. Chacun a mis 218 148€ et détient indirectement 22% des parts sociales du club, à égalité avec Cesse Foot, la société de Bernard Caïazzo. J'ai ensuite rajouté seul 1 031 852€ sur le compte courant de Croissance Foot, puis 168 000€, en 2006. Cet argent est remonté au club, qui se trouvait alors en difficulté financière.

 L'article 4 du pacte d'associés signé le 24 février 2005 avec Romeyer prévoyait que le compte courant ne serait pas rémunéré jusqu'au 1er janvier 2009. Depuis, chaque partie peut demander son remboursement. C'est ce que je réclame, plus 157 680€ d'intérêts couvrant la période 2009-2017. Si cette dette n'est pas honorée, je porterai plainte devant le tribunal de commerce pour que Croissance Foot soit mise en cessation de paiement. Et si c'est le cas, l'ASSE se retrouvera en difficulté. Le club me doit cet argent. D'ailleurs, je ne sais pas à quoi il a servi. À qui appartient l'ASSE aujourd'hui ?C'est tout le problème. Mes parts ont été saisies le 23 septembre 2016. Mais j'ai interjeté appel et il est suspensif. La cour d'appel de Lyon décidera, le 21 septembre.

 Une augmentation de capital nécessite l'accord de 75% des votes d'une assemblée générale extraordinaire de la SASP ASSE Loire. En vertu d'un autre pacte d'associés que nous avons signé tous les trois, ils n'y parviendront pas sans mon accord. Les statuts prévoient également qu'un président de la SASP ASSE Loire ne peut pas le rester au-delà de ses soixante-dix ans. Romeyer devrait donc avoir quitté la tête du directoire depuis deux ans. Ils ont fait quoi, comme magouilles, pour qu'il y reste ? Ils ont dû modifier les statuts dans mon dos.
 

Je suis parti dans toute la France avec l'avion des joueurs et Romeyer, en 2005. Ils racontent tout le temps qu'ils sont partis ensemble avec Caïazzo en séminaire à Barceloneet qu'ils ont pique-niqué au retour sur une aire de repos près de Valence ! Mais qui conduisait la voiture ? Qui est allé acheter le pain et la charcuterie pour casser la croûte ? C'est Adao Carvalho. Et après, qui a demandé à me rencontrer en secret à Saint-Jean-Bonnefonds dans les bureaux de Jean-Marc Barsotti au sujet de la vente de mes parts, le 8 avril 2016 ? Romeyer. Demandez à Alain Martin, le maire de Le Pouzin, si ce n'est pas vrai. Il a assisté à la réunion comme administrateur du club. Romeyer a peur de perdre son fauteuil de président. Il l'a obtenu en utilisant mes parts.

 À mes yeux, Romeyer est donc un président illégitime. Si je récupère mes droits sur mes parts, il se retrouvera en minorité au conseil d'administration. Même avec la voix de l'association, dont son ami Barsotti est, comme par hasard, devenu le président en avril. Je n'ai pas l'intention de prendre un rôle dans le club tant que ant que Caïazzo et Romeyer y seront. Après, y revenir avec un repreneur qui veuille bien de mes services, ce serait avec plaisir. Mais ce que je veux avant tout, c'est vendre mes parts. Elles m'ont coûté 1 418 000€ au total. Romeyer sait qu'elles valent 10 M€ aujourd'hui. C'est aussi pour ça qu'il veut se les approprier."

Communiqué officiel de Roland Romeyer suite aux propos parus dans l'Equipe

"Les propos tenus ce jour dans L’Equipe par Monsieur Adao Carvalho m’obligent à nouveau à dénoncer les agissements de ce dernier qui n’ont pour seul objectif que de porter atteinte au club. Je rappelle que Monsieur Adao Carvalho a été définitivement condamné en 2014 à une lourde peine de prison et d’amende pour des faits d’abus de biens sociaux. En outre, il doit comparaître, cet après-midi, devant le tribunal correctionnel de Saint-Etienne, à l’initiative du Procureur de la République, pour des nouveaux faits de recel de blanchiment.
Il appartiendra à la justice de trancher. Néanmoins, chacun comprendra qu’au regard du passé judiciaire qui est le sien et des poursuites pénales dont il fait à nouveau l’objet, les propos calomnieux de Monsieur Adao Carvalho ne visent qu’à masquer sa propre turpitude. Ils sont d’autant plus inacceptables qu’ils émanent d’une personne interdite de gérer à vie. Pour ma part, animé par la seule volonté de défendre les intérêts de l’AS Saint-Etienne, je ne cèderai jamais aux pressions de quiconque qui tenterait d’extorquer de l’argent au club et à ses dirigeants."

L'homme d'affaires portugais et le président du directoire de l'ASSE commentent l'affaire qui les opposent dans la dernière édition du Progrès. Extraits.

 Adao Carvalho : "Il y a eu une enquête financière qui a duré sept ans. J’ai été condamné en 2014 mais je n’ai pas fait de blanchiment. Cet argent, ils l’ont sur des comptes courants. Où est passé mon compte courant ? Je n’ai jamais touché un centime. Où est cet argent depuis 2014 ? C’est l’ASSE qui joue avec cet argent-là. Romeyer, c’est lui qui joue avec l’argent. Il y a des gens intéressés par mes parts qui me contactent, mais c’est un agent qui s’en occupe. Je travaille, je suis salarié. Je gagne 1 500 euros par mois. J’ai eu ma première paire de chaussure à 9 ans. Je suis un petit malheureux de Salazar. Je suis venu en clandestin et j’ai travaillé toute ma vie 14 heures par jour."

 Roland Romeyer : "C’est un dossier qui pollue la vie du club. Il y a une complexité juridique dans la poursuite. C’est la moitié de mon capital social, un quart de l’ASSE qui est le fruit d’agissements délictueux. Ces parts, il faut en faire quelque chose. Il faut que l’on trouve une solution. On n’a pas voulu racheter les parts comme il le dit. Il rêve ! Il veut vendre mes titres pour dix millions d’euros ! On ne peut pas être le receleur, mais on peut être le blanchisseur de son propre délit. Il ne peut pas récupérer le produit de son forfait. La moindre mauvaise image n’est pas bonne pour le club. C’est très important pour l’AS Saint-Étienne et pour tout le monde."

Epilogue le 9 novembre ?

Le tribunal correctionnel de Saint-Étienne a décidé de mettre sa décision concernant Adao Carvalho, qui s'était associé, en 2004, au président du directoire de l'ASSE pour racheter le club, en délibéré au 9 novembre.

Après avoir entendu, jeudi en début d'après-midi, Adao Carvalho, avec qui Roland Romeyer s'était associé pour racheter la moitié des parts de l'ASSE à Bernard Caïazzo en décembre 2004, le tribunal correctionnel de Saint-Étienne a décidé de mettre sa décision en délibéré au 9 novembre. Dans ses réquisitions, le parquet a demandé la confiscation des parts sociales de l'homme d'affaires portugais (56 ans), qui représentent 22 % du capital des Verts.

Ces parts avaient été saisies par le juge des libertés et de la détention en septembre 2016, après l'ouverture d'une enquête préliminaire pour blanchiment de capitaux issus de fraudes à l'URSSAF. «Ces réquisitions sont étonnantes dans la mesure où le parquet demande ce qu'il a déjà obtenu, la saisie des parts, sans réclamer de peine de prison ni d'amende pour Adao Carvalho, a réagi Me André Buffard, son avocat, hier soir. Cela montre bien la gêne du procureur dans cet imbroglio juridique. On se trouve dans le recel de recel et le blanchiment de blanchiment. C'est étonnant, ahurissant même.»

En 2014, Carvalho avait déjà été condamné à trois ans de prison, dont un avec sursis, et 200 000 euros d'amende par le tribunal correctionnel de Lyon pour abus de biens sociaux et fraude. Le 4 octobre, il saura s'il est placé en détention dans le cadre de l'éxécution de cette peine.