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Mathieu DEBUCHY revit à Saint-Etienne
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Lundi 30 juillet 2018 |
Dans France Football, l'autoproclamée "bible du football" , Mathieu Debuchy explique pourquoi il revit à Sainté. Extraits.
"Quand j'ai rejoint les Verts,
je n’avais pas d’appréhension. Je suis sûr de moi, je sais de quoi je
suis capable. Je suis un peu arrivé dans l’inconnu physiquement parce que
ça faisait un moment que je n’avais pas enchaîné les matches. J’avais
eu un peu l’occasion de jouer en Ligue Europa avec Arsenal, mais ce n’est
pas pareil... C’est sur ma santé que je me posais des questions, pas sur
mon potentiel. Je suis arrivé à la fin du mercato hivernal et, trois jours
après, je jouais un match. Ma petite crainte se situait à ce niveau-là. Je
me suis posé pas mal de questions : “Est-ce que mon corps va tenir?” ;
“Est-ce que, physiquement, je ne vais pas être à la rue les premiers
matches?”; “Est-ce que je vais bien tenir mon rôle?”... Je voulais
apporter un plus. Saint-Étienne était en danger niveau classement et
m’avait tendu la main. Je ne voulais pas décevoir le coach Gasset. D’un
autre côté, je savais ce que je valais. Il fallait juste que je me remette
bien physiquement.
Tout au long de ma carrière, je n’ai pas été épargné. Ç’a
commencé très jeune. À seize ans, je me faisais mes premiers croisés.
J’ai eu les deux épaules, les deux genoux, la cheville... Ça fait pas mal
de pépins, quand même. Je suis fier de moi. Je suis encore et toujours
vivant après tout ça. À ma place, il y en aurait pas mal qui se seraient
arrêtés ou qui seraient retombés plus bas au niveau des divisions. Moi,
j’ai eu la chance d’avoir un mental assez fort qui m’a permis de revenir
à chaque fois, de ne pas abandonner. J’ai quatre enfants. Ça t’aide
beaucoup. Ma femme est là à mes côtés et me soutient quotidiennement.
J’ai vécu des moments très difficiles à Arsenal. Je savais que je pouvais
compter sur elle. Ce sont des choses qui font que tu te relèves à chaque
fois. Je peux me regarder en face et me dire que je suis fier de tout ça.
Fier d’être toujours au haut niveau. J’ai failli être rappelé en équipe
de France. En quatre mois, j’ai montré que j’étais toujours là et que
j’avais du caractère.
À 33 ans, après tant de galères, c’est un nouveau chapitre que j'ai
ouvert. J’ai repris du plaisir, en fait. Tout simplement. Je savoure à
nouveau les moments chaque week-end. Cette adrénaline des rencontres, d’un
stade plein, m’avait tant manquée. T’as beau t’entraîner toute la
semaine, quand tu joues pas les week-ends, c’est différent. Depuis février,
j’ai recommencé à apprécier mon métier, le football, ma passion. C’est
un nouveau départ avec Saint-Étienne. Je n’ai d’ailleurs pas hésité
une seconde pour prolonger ici. C’était clair dans ma tête. La France m'a
beaucoup manqué, bien sûr. J’ai toujours gardé de très bons souvenirs de
ma vie à Lille. Sportivement, ça m’a fait un pincement au cœur de revenir
dans les différents stades, de revoir ces paysages. Recroiser des visages
familiers contre Lille, ça m’a beaucoup touché. La L1 a énormément évolué.
Le niveau a augmenté. Le PSG a joué un rôle important avec l’arrivée du
Qatar. Il y a beaucoup de grands joueurs. Les autres clubs ont aussi réussi
à se mettre dans le sillage. Le truc qui m’a le plus marqué, c’est
qu’il y a beaucoup de jeunes. Et ils explosent de plus en plus tôt. Ils
sont aussi de plus en plus rapides, mais ça c’est peut-être dû à mon âge
(rires)
L'après-carrière, on y pense forcément. Ça vient vite. J’ai
des projets installés depuis un moment. Notamment une société de baby-foot
et j’ai aussi récemment, avec un associé, investi dans le Padbol, un dérivé
du tennis-ballon. J’ai créé ces choses pour pouvoir toujours bosser après.
Après, cela dépendra des sollicitations. Pourquoi pas continuer à
travailler dans le milieu du foot ? J’ai prolongé trois ans. J’ai encore
du temps devant moi. Est-ce que la petite mort du footballeur fait peur ? Je
vous dis non maintenant, mais peut-être que je verrai ça différemment dans
un an ou deux. Je suis pragmatique. À un moment donné, il faut passer à
autre chose. Tu ne peux pas rester indéfiniment sur le terrain. De toute façon,
les clubs ne voudront plus de moi. (Rires.) Quand ton moment est venu de dire
au revoir, il ne faut pas s’accrocher."