Accueil Résultats Effectif Nouvelles Stade Palmarès Historique Dirigeants Staff Statistiques Fans Liens | |||
Oscar GARCIA est le nouvel entraîneur de l'ASSE Source : Site officiel de l'ASSE |
|||
Jeudi 15 juin 2017 |
Une si longue attente |
Ce jeudi, le technicien espagnol et l’AS Saint-Etienne ont officiellement conclu un accord portant sur un contrat de deux ans. Un accord a également été trouvé avec le Red Bull Salzbourg, son précédent club, pour permettre l’engagement du technicien espagnol.
L’AS Saint-Etienne est heureuse d’annoncer la nomination
d’Oscar Garcia au poste d’entraîneur général. Des accords ont été
officiellement conclus ce jeudi entre le club, le technicien espagnol et le
Red Bull Salzbourg qui a fait preuve d’une grande compréhension et facilité
la conclusion de ce dossier. Oscar Garcia s'engagera jusqu'en 2019. Il sera
accompagné de trois adjoints.
Oscar Garcia vient de réussir, pour la deuxième saison consécutive, le
doublé Coupe-championnat avec l’équipe autrichienne qu’il a prise en
main en décembre 2015. Il a su concilier résultats et jeu offensif tout en
s’appuyant sur une équipe jeune (23,8 ans de moyenne d’âge). Le Red Bull
Salzbourg a fini le championnat avec 18 points d’avance sur l’Austria
Vienne et une différence de buts significative (+ 50). En un an et demi,
Oscar Garcia est même devenu l’entraîneur le plus titré dans l’histoire
de ce club.
Avant de faire de Salzbourg l’épouvantail du football autrichien, Oscar
Garcia s’est illustré en Israël où il a conduit le Maccabi Tel Aviv au
titre lors de la saison 2012-2013 après dix ans de disette. Il a également
dirigé deux formations anglaises, Brighton et Watford, ainsi que les U19 du
FC Barcelone, club où il s’est épanoui comme joueur puis comme éducateur.
Depuis ses débuts d’entraîneur, ce Catalan de naissance n’a jamais dérogé
aux principes que lui a enseignés Johan Cruyff dont il a été un joueur
appliqué sous les couleurs du FC Barcelone. Formé à la Masia, le célèbre
centre de formation du Barça, il a remporté quatre titres de champion d’Espagne
(1993, 1994, 1998 et 1999). deux Coupes du Roi (1997 et 1998) et une Coupe des
Coupes (1997).
A 44 ans, Oscar Garcia figurait il y a quelques semaines sur la short list du
FC Barcelone alors en quête du successeur de Luis Enrique. L’ASSE se
réjouit de pouvoir compter sur un entraîneur réputé et ambitieux.
Bernard Caïazzo, Président du Conseil de surveillance de l’AS
Saint-Etienne : « Bienvenue à Oscar Garcia et à son
staff à l’ASSE. Nombreux sont les clubs en Europe qui nous ont félicité
pour avoir recruté Oscar Garcia. L’ASSE voulait un coach de
dimension internationale capable de produire du beau jeu. Bravo à Roland
Romeyer et à son équipe de direction pour avoir, en moins de quatre
semaines, obtenu la signature d’un technicien d’aussi bonne réputation. Merci
à tous les coachs rencontrés pour leurs compétences et le temps passé avec
nous. Merci et bonne route à tous ces coachs pour avoir tous, sans exception,
montré une aussi grande motivation pour le projet de l’ASSE. Roland Romeyer,
Dominique Rocheteau et moi-même avons choisi Oscar Garcia car il nous paraît être
l’homme, avec son staff, qui correspond le mieux aux valeurs des Verts. »
Roland Romeyer, Président de l’AS Saint-Etienne: «Nous
avons pris le temps de la réflexion pour choisir l’entraîneur capable de
permettre au club de franchir un nouveau cap dans sa progression. Nous
avons étudié de très nombreuses candidatures. Oscar Garcia a le profil idéal.
Il est compétent, comme le prouve sa réussite avec Salzbourg, mais aussi
passionné, expérimenté et novateur. Je suis convaincu qu’il va faire
progresser l’ASSE. C’est un homme de caractère qui a grandi dans la
culture de la victoire et du beau jeu. Nous entamons un nouveau cycle de développement
avec ambition et enthousiasme.»
Oscar Garcia : du Barça à l'ASSE
De ses débuts en Catalogne jusqu'à sa réussite à la tête du Red Bull Salzbourg, le disciple de Johan Cruyff a gardé une idée du jeu purement barcelonaise. Itinéraire d'un entraîneur qui prône un football offensif.
UN
ENFANT DU FC BARCELONE
Né à Sabadell, à une vingtaine de kilomètres de Barcelone, Oscar Garcia
rejoint le FC Barcelone et sa fabrique de talents à l’âge de 10 ans. Précoce,
il côtoie l’équipe professionnelle du club catalan avant sa majorité. Il
effectue quelques apparitions lors des matches amicaux du Barça (Coupe de
Catalogne) et se distingue avec l’équipe réserve qui évolue alors en
deuxième division. Le 17 février 1993, à même pas 20 ans, il dispute son
premier match avec les pros, participant à un festival barcelonais face à
l’Atlético Madrid en Coupe du Roi (6-0), s’offrant le luxe d’inscrire
un but pour ses grands débuts. Trois mois plus tard, le 9 mai, il porte pour
la première fois le maillot du FCB en Liga, là encore le soir d’une large
victoire face au Cadiz FC (4-1). Naviguant entre l’équipe fanion et l’équipe
réserve, Oscar Garcia assiste à la grande transformation de son club
formateur. Entraîné par Johan Cruyff, dont il connaît bien le fils, Jordi,
formé comme lui à La Masia, Oscar Garcia voit le Barça remporter quatre
titres nationaux consécutifs (de 1990 à 1994), atteignant à deux reprises
la finale de la Ligue des Champions (1992, 1994). Surtout, la philosophie de
Johan Cruyff, importée de l’Ajax Amsterdam et grande héritière du
« football total » de Rinus Michels, forme le jeune Oscar, que
l’on appelle d’ailleurs sportivement par son prénom.
Prêté à Albacete pour s’aguerrir en Liga, Oscar Garcia fait son retour à
Barcelone en 1995 dans la peau d’un titulaire en puissance. Mais, les
Blaugrana effectuent une saison sans relief, et surtout sans titre, poussant
Johan Cruyff au départ. Bobby Robson, qui succède au Hollandais sur le banc
catalan, l’aligne moins, tout comme Louis van Gaal, qui arrive à la fin des
années 1990. En juillet 1999, il s’engage au Valence CF remportant dans la
foulée la Supercoupe d’Espagne face au Barça. Oscar Garcia revient
pourtant rapidement à Barcelone, mais pour s’engager à l’Espanyol, le
rival local. Il y retrouve son frère, Roger, lui aussi footballeur
professionnel. A 31 ans, et après un dernier passage par Lérida, en deuxième
division espagnole, Oscar Garcia raccroche les crampons. Passé par presque
toutes les sélections de jeunes de l’équipe nationale d’Espagne, il
n’aura néanmoins jamais porté le maillot de l’équipe A de la Roja.
ENTRAÎNER,
UNE DEUXIÈME VOCATION
Attaché à sa terre, Oscar Garcia est régulièrement présent aux
rassemblements de l’équipe de Catalogne, qui affronte chaque année, en décembre,
une sélection nationale en match amical. La Fédération catalane pense à
lui pour coacher, tout comme Johan Cruyff, qui le prend finalement comme
adjoint. En 2010, Oscar Garcia retrouve le FC Barcelone, cette fois pour entraîner
les équipes de jeunes. Peu après, Jordi Cruyff, son ami, lui propose de
vivre une aventure au bout du monde, en le rejoignant au Maccabi Tel-Aviv.
Avec le Catalan à sa tête, le club israélien devient champion après dix
ans de disette. De retour en Israël après un an à Brighton (Angleterre),
Oscar Garcia ne peut s’inscrire dans la durée en raison de la situation
politique de la région, pas plus qu’à Watford, toujours en Angleterre, où
il écourte son séjour après de légers problèmes de santé.
SALZBOURG,
UN RENOUVEAU AUTRICHIEN
Nommé en décembre 2015 à la tête du Red Bull Salzbourg, Oscar Garcia
relance de la plus belle des manières sa carrière de coach. Il porte son
nouveau club vers le titre de champion en 2016, puis en 2017. Présent cette
saison en UEFA Europa League dans le même groupe que l’OGC Nice, le RBS fut
éliminé en phase de poules à la différence de buts marqués avec le FC
Krasnodar, finalement deuxième du groupe I derrière Schalke 04. Avec
Jonathan Soriano, attaquant également formé au FC Barcelone et qui, sous
Oscar Garcia, devient le meilleur buteur de l’histoire du club, le Red Bull
domine son championnat domestique. A 44 ans, il est désormais un entraîneur
à succès.
UNE
CERTAINE IDÉE DU FOOTBALL
Josep Guardiola, Ronald Koeman, Ernesto Valverde… Les joueurs entraînés
par Johan Cruyff deviennent souvent entraîneurs à leur tour, marqués par le
dogme footballistique du « Hollandais Volant ». Amoureux du jeu,
Oscar Garcia a, dans plusieurs pays, montré sa science du ballon rond. «Chaque
club est différent mais l’idée que je me fais du football est celle d’être
le protagoniste des rencontres avec le ballon. J’ai toujours défendu l’idée
qu’en jouant bien nous avons plus de chances de gagner.» Toujours écouté
à Barcelone, où le Barça lui a récemment souhaité son anniversaire sur
Twitter, Oscar Garcia a collaboré avec les médias locaux. De Sport à Mundo
Deportivo, deux quotidiens suivant de près l’actualité du club catalan, en
passant par Barça TV, ses analyses sont demandées.
L'avis de Luis Fernandez
Ayant eu Oscar Garcia sous ses ordres à l'Espanyol de Barcelone lors de la saison 2003-2004, Luis Fernandez donne son avis sur le nouvel entraîneur stéphanois dans le Progrès.
"Je suis arrivé dans une situation sportive compliquée. Il fallait faire vite. Oscar faisait partie de l’effectif mais il n’est pas intervenu énormément. Quand il y a un échec sportif, c’est difficile de rebondir. La plupart du temps remplaçant, il a un peu décroché au niveau de l’envie et de la mentalité, ce que je peux comprendre. Je ne l’ai pas senti investi dans la situation de sauvetage du club. C’est un garçon qui a une certaine culture pour avoir joué au Barça. Il va arriver avec des envies et une philosophie. La difficulté maintenant, c’est de trouver des joueurs qui adhérent à son projet pour lui faciliter le travail. Michel avait joué au Real Madrid avant d’arriver à Marseille. On a vu ce que ça a donné…"
France Bleu nous en dit plus sur Oscar Garcia
L'officialisation de l'arrivée d'Oscar Garcia à la tête de l'ASSE est enfin intervenue. Pour en savoir plus sur le coach espagnol, France Bleu a interrogé Adrien Mathieu, journaliste spécialiste du football autrichien.
Le Red Bull Salzburg reste sur deux doublés Coupe-Championnat. Quelle est la part de responsabilité d'Oscar Garcia dans cette spirale positive ?Il était dans la continuité de ses prédécesseurs. Il a notamment poursuivi leur travail sur la formation des jeunes. Salzburg a gagné la Youth League devant Benfica et beaucoup de jeunes vont monter en équipe première. C'est le résultat du travail réalisé par le groupe Red Bul qui a un réseau de scouts impressionnant et lui s'est appuyé sur ça pour faire monter pas mal de joueurs. C'est sûr qu'en championnat il a été impressionnant cette saison avec 18 points d'avance sur l'Asutria Vienne. Ca a été une machine, un vrai rouleau compresseur. Comme d'habitude, le plafond de verre c'est la Coupe d'Europe. Ca aurait été bien de le voir une saison de plus pour voir ce qu'il aurait pu apporter en plus. Son travail a été très apprécié par les supporters, les dirigeants.
Est ce qu'il est taillé pour des championnats plus grands que le championnat autrichien ?Il a déjà dit que c'est en Allemagne qu'il se verrait bien, comme à Leipzig. Son plus grand rêve, en pur catalan, c'est d'entrainer Barcelone un jour. Il n'a pas encore ce niveau là mais en tout cas c'est le moment pour lui de franchir ce cap et d'aller plus haut. Il a sa place dans les 5 grands championnats européens.
Oscar Garcia a été formé Au FC Barcelone, il y a joué et gagné. Qu'est ce qu'il a du Barca dans sa manière de mener une équipe ?Il est très fier d'être Catalan. Il a été l'entraîneur de l'équipe de Catalogne. Au niveau des préceptes, il aime beaucoup avoir la possession. C'est un jeu qui nécessite beaucoup de préparation. Il aime la verticalité. Cette saison son schéma préférentiel était un 4-4-2 et même avec seulement deux milieux axiaux, il aimait avoir cette possession. Chaque match ça tournait à 60-65%. Ca jouait beaucoup avec un attaquant qui décroche. La plupart des adversaires étaient faibles en Autriche et ça l'a aidé à réaliser des cartons face à certains club. En tout cas il est dans la continuité de la philosophie que Cruyff avait apporté au Barca.
A Saint-Etienne, on a le sentiment que le club va presque repartir de zéro sportivement avec beaucoup de changements dans l'effectif. Il sera capable de s'adapter rapidement ?Il a déjà beaucoup voyagé en entraînant à l'étranger. Partir dans un nouveau pays, un nouveau club, ça n'est pas vraiment un handicap. A Saint-Étienne je ne serais pas étonné qu'il lance pas mal de jeunes, qu'il fasse confiance aux joueurs du centre de formation, qu'il les propulse et leur plus de responsabilités. Il le fera dès la préparation. Il est convaincu qu'il peut réussir à l'ASSE, sinon il ne prendrait pas ce risque.
A Saint-Étienne il y a l'histoire du club, des supporters influents. Oscar Garcia va devoir intégrer très rapidement tout ça.Il est très doué en communication, il maîtrise les médias sans pour autant être dans la connivence. A l'image d'un Rudi Garcia à Marseille. Au niveau de l'identité, dès la première semaine il ira au Musée des Verts, il va inspecter de fond en comble l'Etrat, il va discuter avec les légendes du club. Il va s'imprégner de la force historique locale du club pour comprendre pourquoi ce club a une telle popularité aujourd'hui.
Robert Herbin apprécie (Source : Poteaux Carrés)
Robert Herbin revient pour Poteaux Carrés sur les deux principales nouvelles de la journée : le décès de jacques Foix, l'arrivée d'Oscar Garcia au poste d'entraîneur
"J'ai appris aujourd'hui la disparition de Jacques Foix à l'âge de 86 ans. Cette nouvelle me touche car il était très apprécié à l'ASSE. Il était proche de tout le monde, il avait de l'expérience. Personnellement, je me suis attaché à ses conseils. Là je vous parle de la Guerre de 14 ! J'appréciais Jacques Foix car il était séduisant, il avait une belle élégance. J'ai aimé son compotement quand il est arrivé à Saint-Etienne. Il a fait deux passages chez les Verts. La première fois, je n'étais pas encore à Saint-Etienne. La seconde fois, on a joué ensemble. Il était putôt en fin de carrière mais c'était un joueur très respecté dans l'équipe. On est remonté en première division avec lui avant de décrocher notre deuxième titre de champion de France dès la saison suivante ! C'est lointain tout ça, ça fait plus de 50 ans mais j'ai le souvenir d'un homme éduqué qui savait parler proprement. C'était un bon attaquant, qui comptait quelques sélections en équipe de France.
Je ne connais pas personnellement Oscar Garcia mais de ce que j'ai lu et vu de lui, j'ai l'impression que c'est un entraîneur qui a de la poigne. Je vois d'un bon oeil sa nomination, je le crois capable de faire grandir les Verts avec un jeu plus attractif que celui qu'on a vu cette dernière saison. Cet entraîneur a été formé et a joué au Barça, il prône un football offensif, ça ne va pas faire de mal à Saint-Etienne ! Moi c'était aussi mon principe mais à condition de partir d'une défense efficace et de supporter les permutations. J'avais conseillé à Gérard Farison et à Gérard Janvion de profiter des trous pour s'engager mais j'avais demandé au milieu de terrain d'être vigilant et de ne pas soutenir toujours ces deux joueurs afin de conserver un certain équilibre. Avec un entraîneur comme Oscar Garcia, j'ai bon espoir que les Verts arrêtent de ronronner et qu'ils parviennent à emballer les matches. C'est un sanguin et un gagneur, j'espère qu'il va transmettre à l'équipe son tempérament."
Qui est Oscar Garcia Source : l'Equipe)
Né
à Sabadell, en Catalogne, Oscar Garcia est arrivé au Barça à l'âge de 11
ans. Le milieu offensif a grimpé tous les échelons, devenant l'un des
meilleurs de la réserve en 1991-1992. C'est Johan Cruyff qui le lance ensuite
chez les pros, à 19 ans. Pendant deux saisons, il joue avec le Barça B mais
dispute suffisamment de matches de Liga pour obtenir les titres de champion
d'Espagne en 93 et 94. Son prêt réussi à Albacete (29 matches, dernier carré
de la Coupe) va définitivement lancer sa carrière.
Pendant quatre ans, il sera un bon remplaçant au Barça, inscrivant notamment
dix buts lors de la Liga 94-95. Il a évolué avec Laurent Blanc et Andoni
Zubizarreta (actuel directeur sportif de l'OM) en 96-97. Au total, il
remportera neuf titres dont quatre Ligas avec le club catalan où jouait
Guardiola notamment. A sa retraite, à 31 ans, il reviendra évidemment au Barça
pour entraîner les U17, U18 et U19 entre 2010 et 2012. Il y dirige notamment
Balliu (aujourd'hui à Metz), Deulofeu, Icardi, Sandro, Sergi Samper, Adama
Traoré ou encore Rafinha.
Oscar Garcia a connu toutes les sélections de jeunes, mais jamais l'équipe A. Avec douze buts, il est l'un des meilleurs réalisateurs de l'histoire des Espoirs espagnols. Quart de finaliste du Mondial U20 avec la génération Urzaiz, il a terminé troisième de l'Euro Espoirs 94 aux côtés de Sergi, Guerrero, Karanka, Mendieta et Kiko. C'est d'ailleurs lui qui a inscrit les deux buts contre la France pour la médaille de bronze. Deux ans plus tard, il échouera en finale contre l'Italie, aux tirs au but. Avec De la Pena, il donnait les ballons de buts au duo Raul-Morientes. Quelques mois plus tard, cette équipe échouera en quarts des JO d'Atlanta face à l'Argentine de Crespo, Gallardo, Ortega, Zanetti...
Le
probable futur entraîneur de Saint-Etienne a été très proche de Johan
Cruyff. Lancé chez les pros par l'idole néerlandaise début 93, il a disputé
un peu plus de deux saisons sous ses ordres. En 2009-2010, il sera même son
adjoint à la tête de la sélection catalane. «Il a été le meilleur
professeur, avec une philosophie très claire. J'ai tant appris de lui,
lorsque j'étais joueur mais aussi à ses côtés sur le banc», a-t-il
expliqué en 2013 à Siempre
Futbol. «Il nous disait avant les matches tout ce qui allait se
passer, nous le prenions pour un fou. Et il avait souvent raison sur toute la
ligne», se rappelait-til dans un entretien fleur au journal anglais The
Independent.
Mais Oscar Garcia est surtout un grand ami de Jordi Cruyff. En 93-94, il forme
un redoutable duo avec celui qui a un an de moins que lui au Barça B :
les deux hommes inscrivent douze buts chacun sur la saison. Ils joueront deux
saisons ensemble avec les pros du club blaugrana et auront une année commune
à l'Espanyol. A l'été 2012, lorsque Jordi Cruyff devient directeur sportif
du Maccabi Tel-Aviv, il nomme évidemment Oscar Garcia à la tête du club.
En
Israël, il réalise une superbe saison 2012-2013 : le Maccabi Tel-Aviv
du futur Rémois Eliran Atar est sacré champion, après dix ans de disette.
«Il a apaisé un club qui était au bord du précipice, écrivait
alors le quotidien Haaretz. Il l'a ressuscité.» La saison
suivante, il est tout proche de faire monter Brighton en Premier League mais
échoue en demi-finales de playoffs. Sa carrière va alors connaître un coup
d'arrêt de 18 mois. En effet, son retour au Maccabi est avorté après trois
mois en raison de la situation politique en Israël.
Nommé par Watford, il reste à son poste seulement 27 jours, contraint d'arrêter
pour raisons de santé. Il renouera avec la carrière d'entraîneur en prenant
en charge le Red Bull Salzbourg. Une grande réussite : il remporte deux
doublés Coupe-Championnat consécutifs avec la meilleure attaque et la
meilleure défense à chaque fois. Pourrait-il ramener le serial-buteur
espagnol Jonathan Soriano dans ses valises à Saint-Etienne ? En tout
cas, son adaptation chez les Verts (où
il a signé deux ans) devrait être rapide : marié à une
Franco-espagnole originaire d'Alicante, il maîtrise déjà notre langue.
Oscar
Garcia avait évoqué son métier il y a plusieurs années dans les colonnes
de Sport : «J'adore voir comment je vais pouvoir faire souffrir
mon adversaire, comment utiliser au mieux les qualités de mes joueurs. Je
suis passionné par la tactique.» Il allait plus loin, dans The
Independent : «J'aime le style offensif parce que c'est le plus
efficace pour gagner les matches, selon moi. Je veux que mon équipe impose
son jeu, et que l'adversaire doive s'adapter à nous. Je suis fier de voir que
Brighton possède le plus de possession de balle, le plus grand nombre de
passes tentées et de passes réussies. Il faut aussi presser haut et
beaucoup. Il faut récupérer le ballon en cinq secondes. C'est dur, mais on
travaille beaucoup cela à l'entraînement.»
Responsable de la rubrique "Barça" au Mundo Deportivo,
Sergi Solé connaît très bien Oscar Garcia. Selon lui, les fans de l'ASSE
pourraient se régaler : «Il a une philosophie offensive. C'est un
adepte du 4-3-3. Il aime que ses équipes soient tournées vers l'attaque et
prône un jeu de possession. Ses équipes touchent donc beaucoup le ballon,
suivant le style du Barça de Cruyff qui reste son modèle absolu. La Ligue
française pourrait bien correspondre à son style.»
Une partie du staff conservée
Dans le staff de Christophe Galtier la saison dernière, Eric Blondel (team manager), Thierry Cotte (préparateur physique) et René Lobello (adjoint) vont rester à l'ASSE selon Le Progrès, alors qu'Oscar Garcia débarque dans le Forez avec trois adjoints.
Oscar Garcia arrive avec une partie de son staff
L'Equipe confirme qu'Oscar Garcia arrive avec trois personnes dans son staff : un adjoint (Ruben Martinez), un préparateur physique (Enrique Sanz) et un analyste tactique. Le quotidien sportif ajoute que les dirigeants stéphanois ont aussi dû négocier une indemnité de transfert pour Garcia, dont le contrat courait encore jusqu’en 2018 au Red Bull Salzbourg. Pour recruter l’Espagnol, les Verts auraient ainsi dépensé une indemnité de transfert de moins d'un million d'euros. Oscar Garcia, qui parle le français pour être marié à une Française originaire d’Aixen-Provence, pourrait être présenté la semaine prochaine.
Bernard Caiazzo donne son avis sur Oscar Garcia
Le média catalan Sport a publié aujourd'hui une interview de Bernard Caïazzo. Nous l'avons traduite !
"Nous avons choisi Oscar car il représente la culture du Barça. Je ne lui ai pas demandé des titres ou des résultats, je ne lui pas demandé une qualification en Coupe d'Europe mais du football, un projet qui nous donne une identité spectaculaire et attractive. Nous lui avons donné une liberté totale pour travailler. Les entraîneurs français pensent qu'ils savent tout et ne regardent pas à l'extérieur ce qui se passe dans les autres pays. Ils doivent se demander quel football ils veulent et pourquoi seulement deux Français entraînent des top clubs européens. D'ailleurs ils ne sont pratiquement pas Français car Zidane se sent plus Espagnol et ça fait 25 ans que Wenger est en Angleterre...
Nous avions besoin de quelqu'un avec un fort caractère et qui remue notre effectif. Lorsque tu conduis une voiture qui a huit ans, tu commences à avoir des problèmes. C'est ce qui s'est passé avec notre équipe. Il y a des joueurs qui jouent, d'autres pas, les relations deviennent compliquées. Un changement était nécessaire. Pourquoi j'ai pensé à Oscar ? J'ai du sang catalan. Mon père est d'origine italienne mais ma mère est catalane. Et je suis un fan du Barça. Je sais qu'Oscar représente la culture catalane et la culture du Barça. Oscar est un catalan typique : travailleur, humble et créatif. Il ressemble aux gens de Saint-Etienne.
Pour vous donner une idée, le jour où je suis arrivé ici, je lui ai proposé d'aller dîner au restaurant et vous savez ce qu'il m'a dit ? "Je ne peux pas, j'ai beaucoup de travail, je dois regarder des vidéos des joueurs de Saint-Etienne, m'occuper de la préparation, etc." Finalement on a commandé à manger, et on a emporté ça dans le même bureau pour ne pas perdre de temps. On est ravi d'un tel comportement ! Oscar a l'ADN du Barça, c'est un supporter du football offensif, spectaculaire. Ses équipes transmettent la même image moderne du foot que le Barça, avec un autre niveau de joueurs mais le concept est là.
Oscar m'enthousiasme totalement. Lui aussi était très excité à l'idée de nous rejoindre, il n'a pas été difficile de le convaincre et de convaincre Salzbourg, car à la fin il travaillait pour le roi de Prusse comme on dit en France, c'est-à-dire pour le RB Leipzig. Il y a quelque jours il y a eu une convention des clubs français et Gérard Houllier, qui a travaillé pour Salzbourg, m'a félicité d'avoir nommé Oscar. Il m'a dit que cet entraîneur rendait les joueurs meilleurs et qu'il faisait progresser ses équipes.
On n'a pas le potentiel économique du PSG. On est dans la même situation que l'Espanyol, qui ne peut pas lutter contre le budget du Barça. Le 5 octobre nous allons jouer au Parc des Princes. Nous savons que nous pouvons rivaliser avec le PSG sur un match mais que c'est impossible sur 38 journées. Notre objectif doit être de jouer un bon football, de pratiquer un beau jeu. Je préfère finir septième en jouant bien plutôt que de terminer cinquième en jouant mal. On en a discuté avec les supporters et ils sont d'accord : le plus important, ce n'est pas d'aller en Ligue des Champions, c'est de voir du sport et du spectacle.
On est fiers de nos supporters. Cette dernière saison, les fans de Manchester United nous ont dit que nos supporters étaient les meilleurs d'Europe. Notre public est un bon connaisseur du football et l'équipe lui a fait honneur ces dernières années. Sur les cinq dernières années, l'ASSE est le quatrième meilleur club de L1 derrière Paris, Lyon et Monaco. Saint-Etienne est aussi le quatrième club français en Coupe d'Europe derrière le PSG, Monaco et Lyon.
Je pense que le football français a besoin de globalisation. Pourquoi l'Espagne est meilleure que la France dans les sports collectifs ? Parce que là-bas le sport est davantage globalisé. La clé, c'est de prendre le meilleur partout ailleurs, c'est ce que j'ai très bien fait avec mon entreprise. Voilà ce que nous devons faire en France ! Ni moi ni aucun de mes directeurs va s'asseoir sur le banc de l'entraîneur pour savoir quels joueurs vont jouer. Il faut laisser le coach tranquille et lui laisser sa place. J'ai déjà dit à Oscar : "Un joueur ne peut pas venir voir les dirigeants s'il ne t'en a pas parlé avant. Nous ne sommes pas les fans des joueurs. Tu es leur seul propriétaire." le boss, c'est Oscar et comme il est intelligent il l'a compris. Il m'a dit qu'un entraîneur ne pouvait pas rester huit ans dans un club sans être heureux."
L'avis de Jordi Cruyff
Jordi Cruyff, qui a joué au Barça avec Oscar Garcia avant de le retrouver en Israël, ne tarit pas d'éloges sur le nouvel entraîneur des Verts dans l'Equipe.
"Oscar est quelqu'un de très intelligent, technique, à même de lire les situations. Ses caractéristiques de joueur étaient plus pour des équipes qui jouaient depuis l'arrière. Au Maccabi Tel-Aviv, il lisait très bien le jeu et faisait toujours les changements adéquats. Notre première année, avec le titre du Maccabi pour la première fois depuis dix ans, a été un succès. Son expérience à Salzbourg lui a fait du bien parce que là-bas la philosophie est un peu différente. Ils jouent en 4-2-2-2, comme toute la famille Red Bull. Cela lui a permis d'essayer différents systèmes de jeu, de connaître différentes cultures de foot. Du coup, il arrive à Saint-Étienne bien préparé."