Données de novembre 2014

Jessy MOULIN

Né le  13/01/1986 A Valence
Taille: 1,83 m Poids: 77 kg Nationalité: Français

Poste

Gardien

Au club depuis:  1999. 
Professionnel en 2006 (Contrat pro jusqu'en 2009)
Prolongation jusqu'en 2012 le 9 juin 2009.  Lire ici
Prolongation jusqu'en 2014 le 18 juillet 2011. Lire ici
Prolongation jusqu'en 2016 le 13 août 2013.   Lire ici 
Prolongation jusqu'en 2018 le 30 octobre 2014  Lire ici
Prolongation jusqu'en 2020 le 17 octobre 2016  Lire ici 
Prolongation jusqu'en 2022 le 17 janvier 2019  Lire ici
Premier match en L1: 
15 mai 2011 : ASSE-Rennes : 1-2
Clubs précédents: 
Montélimar 
Palmarès: 
Nombre de matches en L1: 3
Buts:
 
Sélections : équipes de jeunes
Prêté au FC Arles (National) le 25 septembre 2008, puis à Fréjus St-Raphaël  le 8 août 2009.
Prêté au Clermont Foot (L2) le 19 juillet 2011

A lire : 9 février 2018 : Loïc Perrin et Jessy Moulin, les fidèles 

Arrivé en 1999 à l'ASSE à l'âge de 13 ans, en provenance de Montélimar, Jessy Moulin a gravi toutes les étapes de la formation pour finalement signer son premier contrat professionnel en 2006. 
Le 27 juin 2007, en paraphant une prolongation de contrat pour deux saisons supplémentaires (il est désormais lié à l’ASSE jusqu’en juin 2009), le gardien n°3 de l’ASSE récolte les fruits de son travail et de ses progrès : «En début de saison dernière, on m’avait prévenu que si je travaillais bien, je serais récompensé. Je suis donc très content de cette marque de confiance et de continuer de travailler dans mon club formateur» se réjouit Jessy avant d’évoquer ses ambitions : «C’est désormais à moi de continuer de travailler et de progresser». Pour concrétiser ces bonnes intentions, il pourra compter sur le même cercle de partenaires avec Jérémie Janot, Jody Viviani et Jeannot Dées : «Nous avons nos repères. Nous nous nous connaissons par cœur. A la reprise de l’entraînement, nous nous sommes retrouvés comme si nous nous étions quittés la veille. » Tout est donc réuni pour que Jessy continue son ascension.
Le 25 septembre 2008, il est prêté au FC Arles qui opère en National afin d'avoir un temps de jeu plus important.
Le 6 juin 2009, l'ASSE prolonge son contrat de 3 ans, c'est à dire jusqu'en 2012, en souhaitant le prêter à un club de L2 pour qu'il s'aguerrisse. Cela se fera avec le club de Fréjus Saint Raphaël qui opère en National. Jessy Moulin y disputera 15 matches et reviendra à l'ASSE pour la saison 2010-2011. Elle sera celle qui lui permettra de jouer son 1er match en L1, puisque, le 15 mai 2011, à l'occasion de la réception de Rennes, il remplacera Jérémie Janot, sorti sur blessure à la 53ème minute. Il jouera même les deux matches suivants à Sochaux et à Geoffroy Guichard contre Paris SG.
Mais en juillet 2011, l'arrivée surprise de Stéphane Ruffier, conduit l'ASSE à prêter de nouveau Jessy Moulin à un club de Ligue 2, Clermont Foot avec lequel il pourra s'aguerrir à un niveau intéressant. Auparavant, il a prolongé son bail de 2 ans avec les Verts jusqu'en 2014.
Durant l'été 2012, il est de retour à l'ASSE, et peut devenir le gardien N°2 derrière Stéphane Ruffier, après le départ au Mans de Jérémy Janot. 
Il ne disputera quun seul match durant la saison 2012-2013, en Coupe de France contre Meaux.
Le 13 août 2013, il verra son contrat avec l'ASSE prolongé jusqu'en 2016.
Le 30 octobre 2014, son contrat sera de nouveau prolongé jusqu'en 2018. 
Saison Club Joués Buts Coupes
-1998 Les Tourettes       
1998-1999 Montélimar       
1999-2003 ASSE (Formation)       
2003-2004 ASSE (CFA)       
2004-2005 ASSE (CFA)  13    
2005-2006 ASSE ( CFA)  22    
2006-2007 ASSE (CFA)  30    
2007-2008 ASSE (L1 et CFA)  17 en CFA    
2008-2009 prêt Arles (National) 26    
2009-2010 prêt Fréjus St-Raphaël (National) 15    
2010-2011 ASSE (L1) 3    
2011-2012 Clermont Foot (L2) 2   3 m
2012-2013 ASSE (L1) 0    
2013-2014 ASSE (L1) 0    

Jessy Moulin se confie à France-Football (avril 2015)

"J'ai signé mon premier contrat avec l'ASSE en 2004, il y onze ans. Mais je ne suis pas une doublure historique. Pour l’être, il faut avoir fait de grandes choses. Je n’en suis pas là. Je tiens beaucoup à ce club. On va dire que je suis un fidèle. A la fin de la saison 2010-2011, j'ai eu une énorme déception. Je venais de jouer en L1 et je me disais que j’avais mis un pied à l’étrier. J’apprends l’arrivée de Stéphane Ruffier dans les journaux. J’ai compris que c’était fini pour moi. C’était dur, très très dur. Là, tu as tout qui se mélange. Je suis très pudique donc devant tout le monde, dont ma femme, je ne voulais rien montrer. Ils ne savaient pas tout ce que je pensais. C’est très dur parce que ton rêvé éveillé se termine.

 Je suis prêté à Clermont, j'y vais pour jouer. Mais le gardien devant moi se montrait performant. Je faisais les aller-retours tous les jours depuis Saint-Etienne pour continuer d’habiter avec ma famille. Là, je me dis que c’est la fin du monde pro. C’est très dur. Je me suis imaginé retourner en amateur pour être prêté en National et finir mon contrat. C’était l’enfer tous les jours parce que je savais que ça allait être quasiment impossible de revenir à Saint-Etienne. Mais le club m'a proposé un nouveau contrat et depuis je n'ai plus bougé. C’est difficile de garder la confiance, de se dire qu’on est important pour le club, qu’on compte sur vous. Mais il faut vivre avec ça, ça s’apprend.

 Je me fais souvent insulter parce que je suis second gardien depuis des années, que je suis soi-disant là à rien branler. Parfois ça fait mal, surtout quand on me dit que je suis un lèche-bottes, que je ne bougerai jamais. Je ne réponds pas, parce que ça ressemblerait à une envie de me justifier. Je n’ai pas à me justifier d’être second gardien ! Je n’ai pas honte de ce que je fais ! Il faut se dire qu’on est content d’être là malgré le parcours semé d’embûches que j’ai connu. Je dis souvent à ma femme que je ne fais pas rêver. Mais elle me dit : ‘‘Tu ne te rends pas compte, c’est magnifique, il y en a plein qui rêveraient d’être où tu es’’. Mais quand on y est, on aimerait jouer et aller plus loin. Aujourd’hui, je ne peux pas me contenter de cela. C’est une frustration de tous les jours. Et le doute s’installe.

 Les différents contrats que j’ai signés, c’est une belle preuve de confiance. Si j’avais été une grande gueule à pleurer tous les week-ends, le club m’aurait dit ‘‘Moulin nous casse les bonbons et va aller voir ailleurs’’. Tout le monde sait ici comment je suis et ils apprécient ça. Je suis second gardien dans une équipe qui joue le Top 5, le club le plus titré en France, c’est un honneur d’être là, mais paradoxalement, on a envie de jouer.  Si j’étais un branleur, je n’aurais déjà plus rien. Tous les matins, je me motive en me disant que je ne suis pas là par hasard. Je m’estime important auprès du groupe parce que je suis là dans les bons et les mauvais moments. J’ai toujours été joyeux. Je ne vais pas à la mine tout seul, je vais faire du foot, plonger sur un beau terrain. Je trouve toujours un moyen de relativiser et se dire qu’on n’est pas les plus malheureux.

 Même dans les coupes, Christophe Galtier a préféré aligné Stéphane Ruffier. Je n’ai pas d’explications. Je pense que c’est un choix commun entre le coach et le gardien numéro 1 qui veut jouer. Quand on est à cette place, on subit les choix et on ne peut pas dire ‘‘C’est à moi de jouer’’. Avec Stéphane, c’est très sain entre nous. Je ne vais pas vous cacher et vous dire que oui, c’est magnifique qu’il soit gardien international. C’est dur au quotidien d’être derrière lui. Il y a eu des moments compliqués.Etre gardien numéro 1, c’est spécial. Ce sont des sensations qu’on a toute la semaine, on travaille pour quelque chose, on a la pression, on joue, on a la confiance de ses partenaires. Quand j’ai joué à Sainté il y a trois ans, c’était magnifique. En réserve, on ne retrouve pas cette adrénaline. C’est ça qui me manque le plus."

Jessy Moulin se confie à SoFoot (14 mars 2017)

Jessy Moulin s'est longuement confié à So Foot. Extraits.

 Sur son statut de doublure : 

"On ne s’y fait pas tellement, en fait. D’ailleurs, le jour où on s’y fait, c’est que c’est probablement l’heure d’arrêter, car on ne sera plus performant. Je suis persuadé que si je m’en étais contenté, je ne serais plus là à l’heure actuelle. J’ai toujours travaillé, progressé, dans l’espoir de jouer. Il faut vraiment garder un esprit de compétition, sinon tu es mort. Tu ne peux pas t’en contenter. Même pas un petit peu.

 Mon boulot, c’est de jouer au foot, de m’entraîner au quotidien. Et comme tout le monde, je me dois d’être bon et exemplaire dans ce que je fais. Il faut que je donne le meilleur de moi-même. Pour continuer à être dans le groupe, déjà. Mais, attention, c’est un gros travail mental au quotidien. Tous les matins, je me lève en me disant que je vais vraiment donner le meilleur de moi-même pour montrer aux dirigeants que je suis là, que je suis prêt en cas d’éventualité. Il n’y a pas un jour où je baisse le rythme. Je n’ai pas envie que le staff puisse penser une seule seconde : « Ah, regarde, Jessy a lâché un peu en ce moment, il est moins bien. » Ce ne serait pas acceptable pour moi, alors je fais tout pour que ça n’arrive pas.

 Des moments durs, j’en connais souvent. Je suis un compétiteur dans l’âme, et ce que j’aime par-dessus tout, c’est jouer, comme tous ceux qui font ce métier. Donc, forcément, il y a des fois où c’est dur de vivre avec le groupe toute la semaine et de ne pas participer avec eux aux résultats du week-end. Il n’y a pas de vérité absolue pour surmonter ces moments, je pense. En ce qui me concerne, je me réfugie dans le travail. C’est également important de ne pas hésiter à en parler, notamment avec les amis, la famille. Et puis il y a des compensations comme le fait, maintenant, avec mon âge et mon expérience au club, de pouvoir conseiller les plus jeunes.

 Je suis quelqu’un qui essaie vraiment d’être toujours positif, et je prends énormément de plaisir à rentrer dans ce vestiaire pour retrouver mes coéquipiers. Je suis heureux d’être là, quoi. Même si, comme je le disais, il y a des moments compliqués, je suis quand même vachement heureux dans la vie. J’ai deux super enfants, une femme géniale, et puis je suis footballeur, hein, je ne vais pas à la mine. Il suffit de zapper quelques instants sur le journal de 13h pour voir qu’on n’est pas les plus malheureux. Alors voilà, être second gardien, c’est dur. Parfois très dur, mais regarde, là c’est moi qui viens d’aller chercher mes gamins à l’école à 16h30, c’est moi qui vais jouer avec eux, qui vais les coucher et demain matin je vais encore les réveiller pour les amener à l’école. Parfois, je peux même manger avec eux à midi, alors bien sûr que j’ai une vie agréable."

 Sur son rôle dans le groupe : 

"Je ne m’autoproclame pas leader. Je n’aime pas trop ça, d’autant qu’il y a d’autres leaders qui, eux, jouent, donc qui ont plus de légitimité. Après, j’essaie d’avoir mon importance aux yeux de mes coéquipiers. Déjà, le fait de se donner à fond tous les jours, c’est quelque chose qui ne passe pas inaperçu et qui te donne de l’importance dans un groupe. Mais c’est vrai qu’il y a des joueurs, souvent des jeunes, qui aiment bien venir me voir pour me demander un conseil, ou tout simplement pour me dire qu’en ce moment, ils ne vont pas trop bien. C’est valorisant qu’on vienne vous voir pour ce genre de choses."

 Sur ses relations avec les gardiens n°1 :

 "C’est tout à fait possible de bien s’entendre. De toute façon, mon rôle, c’est de laisser au titulaire la place dont il a besoin pour s’exprimer, pour être bon. Après, évidemment, ce n’est pas toujours facile, mais ça n’empêche pas de bien s’entendre. Il faut savoir être intelligent et avoir un peu de recul sur les choses. On est à l’AS Saint-Étienne, il y a une hiérarchie qui est établie, il faut la respecter. Il ne faut pas penser qu’à son cas personnel, mais avoir une vision collective pour le bien de l’équipe. De toute façon, c’est important d’avoir une bonne entente au quotidien pour pouvoir bosser dans les meilleures conditions."

 Sur le dernier Derby :

 "Avant la rencontre, j’ai essayé de ne pas trop me mettre de pression, car je savais qu’il allait y en avoir déjà suffisamment autour de ce match-là. Après, au moment d'entrer sur le terrain, c’est vraiment quelque chose de particulier. Le stade est déjà presque plein au moment où tu sors pour t’échauffer. Il y a beaucoup d’excitation, tu te rends vraiment compte de la ferveur du truc. J’étais vraiment très heureux et très fier de jouer ce match."

 Sur un possible départ : 

"En 2015, il y a eu des discussions. Les dirigeants auxerrois m’ont dit qu’ils étaient intéressés par mon profil, donc forcément on a étudié la chose, puisque ça pouvait être une bonne opportunité, dans un bon club. Finalement, ils ont pris un autre gardien et ça ne s’est pas fait, voilà tout.

Je sais très bien ce que j’ai à Saint-Étienne et je n’allais pas partir à l’aventure sur un coup de tête. Quand tu as une famille, des enfants, tu ne réfléchis plus pareil, ça ne concerne pas que toi. C’est le genre de choses qu’il faut vraiment réfléchir. La promesse d’une place de titulaire ne suffit pas à me déloger de là où je suis. Ça fait des années que je suis ici, tout s’est toujours bien passé. Après, évidemment, ce genre de propositions, ça fait toujours plaisir, car quand tu es second gardien, que tu joues peu, tu es assez flatté d’avoir une proposition, donc tu l’étudies sérieusement."

Le meilleur souvenir 2017 de Jessy Moulin  (Poteaux Carrés 10 décembre 2017)

Sur le site de France Football, Jessy Moulin revient sur son meilleur souvenir de l'année 2017. Extraits.

 "Mon meilleur souvenir, c'est clairement le derby en février dernier à Geoffroy-Guichard, face à l'OL. Mon premier derby disputé, avec en plus la victoire et la manière. C'était quelque chose d'exceptionnel à vivre. Stéphane Ruffier était blessé donc je savais que j'allais jouer. J'ai eu pas mal de temps pour y penser. On se dit forcément qu'il ne faut pas se louper, même si on essaie de s'enlever la pression grâce à plusieurs stratagèmes : comme le fait de se dire que ce n'est qu'un match comme les autres, que ce ne sont que trois points en jeu, ... Mais on a qu'une seule chose en tête : faire une bonne performance pour gagner dans un match hyper médiatisé, où on sait que ça va se voir si on passe à travers.
 
Avant la rencontre, la pression monte aussi avec les messages des amis. Même si ce n'est pas envoyé pour mettre la pression, inconsciemment, on sait que tout le monde regarde. On a alors envie de bien faire. La veille, j'ai bien dormi. J'ai la chance de bien dormir avant les matches, même si j'y pense quand même. Mais c'est vrai que tu prépares différemment ce match lors de la semaine qui précède. Ma chance, c'est d'avoir abordé cette rencontre, au milieu d'une semaine à trois matches, on a moins le temps d'y penser, de gamberger. Ensuite, ça se passe dans ta tête, avec toi seul. C'est soit tu assumes et tu te dis "Maintenant, je fais correctement mon taff", soit tu t'effondres. C'est une question d'amour propre, de rester tête haute et d'assumer le fait d'être dans la cage. Il faut avoir de la confiance en soit, sinon c'est très compliqué...
 
Pendant le match, il y a plusieurs événements qui m'ont marqué. C'est d'abord de voir le stade déjà rempli dès l'échauffement, avec toute la ferveur qu'il y a. Ensuite, j'ai l'image de Tolisso qui frappe la barre alors qu'on gagne 2-0. Là, je me dis que le match tourne bien. J'ai davantage de boulot en deuxième période, avec deux sorties aériennes qui font beaucoup de bien. Il y a aussi eu le vilain geste sur Lemoine en fin de match. Un derby vraiment chaud. Un souvenir inoubliable. Je rêvais de le vivre, et je l'ai réalisé. Même chose quand je suis entré en Coupe d'Europe face au Beitar Jérusalem. Je rêvais de ça. Et pour un gardien, comme moi, qui joue peu, c'est assez incroyable."

Jessy Moulin dans "J+1" (Canal Plus 15 avril 2018)

Jessy Moulin était l'invité de l'émission "J+1" sur Canal Plus Sports en cette fin de soirée dominicale. Extraits.

 "J'ai intégré le centre de formation de l'ASSE à l'age de 13 ans. Je suis de Montélimar à la base. J'ai signé mon premier contrat pro en 2006. J'ai fait ma première apparition en L1 en 2011. Au début j'étais numéro 3 derrière Jérémie Janot et Jody Viviani. J'ai été prêté à Arles-Avignon et ensuite à Fréjus, ça m'a permis de m'aguerrir, de prendre du temps de jeu, de voir autre chose. De fil en aiguille, j'ai re-signé et me voilà toujours ici ! Au début, ce n'était pas pesant d'être nommé remplaçant mais c'est de plus en plus difficile. C'est le lot de mon poste, de mon métier. Bien sûr on a un statut à part quand on est numéro deux. On travaille comme tout le monde toute la semaine mais on est amené à ne pas jouer. On ne l'accepte pas tellement. Les gens pensent qu'on l'accepte facilement car on est joyeux, heureux.

 Moi, Saint-Etienne, c'est toute ma vie. C'est la vie de mes parents, c'est la vie de mes frères, c'est la vie de mes enfants. Tout le monde m'a connu là-bas, moi je suis arrivé dès l'âge de 13 ans. Ça marque, hein ! Etre au centre de formation, dans u grand club, ça procure beaucoup de choses dans la vie de tous les jours. On acquiert quand même un certain statut. J'ai joué 18 matches pros. Vous me dites qu'au rapport travail/salaire, je suis au-dessus des patrons du CAC 40 ? C'est pour ça que je ne pars pas ! Le Top 3 des meilleurs gardiens de L1 ? C'est difficile car il y a de très bon gardiens comme Reynet, Lecomte, Gartner. Après il y a des gardiens qui sont un cran au-dessus comme Mandanda et Stéphane Ruffier, qui l'a encore prouvé à Strasbourg. 

On a vécu une première partie de saison très dure, on était 16e à la trêve. On a connu de gros scores en notre défaveur, des matches comme à Guingamp où on gagne et on se fait battre dans les cinq dernières minutes. L'après Galtier a fait que le club était en restructuration avec un staff espagnol qui n'a pas fonctionné, qui n'a pas trouvé vraiment ses marques. Il était pourtant très compétent mais parfois ça ne fonctionne pas. En tant que joueur on veut vite de la stabilité car la saison passe très vite, les points défilent. La stabilité c'est la base. Avec Jean-Louis, puis Ghislain Printant et de nouveaux joueurs, un gros recrutement, on savait qu'il fallait retrouver de la confiance pour que ça fonctionne. Aujourd'hui on est 8e à un point seulement de la Coupe d'Europe."

Les souvenirs de Jessy Moulin (Poteaux Carrés 26 décembre 2018)

Jessy Moulin livre ses souvenirs d'écolier dans la dernière édition du Progrès.

"J’ai arrêté l'école à 17 ans, c’est loin tout ça. J’étais en terminale STT, Sciences et technologies tertiaires. J’ai quand même un brevet des collèges ! Il y en a qui ne l’ont pas. J’étais jeune et con, un peu fainéant au niveau des devoirs. Je préférais jouer au ballon. Mais attention, je le regrette énormément. Je regrette de ne pas avoir plus bossé à l’école. Je reprendrai sûrement mes études après ma carrière d’ailleurs. Passer un diplôme pour avoir une équivalence. Pour me dire que ce que je n’ai pas fait étant jeune, je le fais quand même maintenant.
C’est un sentiment bizarre que j’ai en moi… Comme un sentiment de revanche. Ne serait-ce que par rapport à mes enfants. Leur monter l’exemple. Quand on est footballeurs, on n’est pas un bon exemple pour les enfants. Ils nous voient très souvent à la maison. On a beaucoup de temps libre et je sais que la vraie vie ce n’est pas ça. Les vrais gens n’ont pas ce privilège. Quand on rentre dans la vie active, ce n’est pas le même emploi du temps. Oui, en fait, ce serait surtout pour montrer à mes enfants que leur papa sait aussi travailler et se mettre derrière un bureau.
Je suis personnellement très heureux car ma fille de 9ans adore lire. Je sais que c’est une grosse source de culture et d’instruction, d’ouverture d’esprit. Le soir, de temps en temps, avant de dormir, elle prend son livre d’elle-même, elle lit des bouquins qu’elle a à l’école ou qu’elle emprunte à la bibliothèque. J’en suis très fier. J’aurais voulu être pareil. Les joueurs de l'ASSE qui lisent le plus de livres sont Neven Subotic et Loïc Perrin. Sans hésiter. Par le passé, il y avait Jonathan Brison qui lisait pas mal aussi."

Le jour où je suis arrivé au centre de formation de l’ASSE.
"Je me rappellerai toute ma vie de ce jour-là. Je suis arrivé en plein été à L’Étrat. Le centre de formation était tout neuf. Tous mes copains étaient en vacances et je n’avais pas pu leur dire au revoir. Ce sont des moments compliqués à vivre surtout qu’il n’y avait pas les mêmes facilités pour communiquer avec ses proches à cette époque. Dans la chambre, il y avait un téléphone qui nous permettait de recevoir des appels mais pas d’en donner. Quand j’avais vraiment besoin de parler avec ma mère, j’allais sur le parking, où il y avait une cabine téléphonique, et j’appelais chez mes parents. Je laissais passer le temps d’une sonnerie et je remontais dans ma chambre. Ma mère avait compris le signal et me rappelait dans la foulée. Vingt ans après, je suis extrêmement fier d’avoir vécu ces moments-là et d’être encore à l’ASSE."

Le jour où j’ai gagné un Derby.
"J’ai eu la chance d’en jouer un avec le maillot Vert et, en plus, je l’ai gagné. Je me souviens très bien de ce 5 février 2017. Quelques semaines plus tôt, j’avais pris un carton rouge à Lorient. C’était un passage très difficile de ma carrière. Quand on ne joue pas beaucoup, se faire expulser... À la fin de ce Derby, au niveau des émotions, c’était l’exact inverse du match à Lorient. J’ai gardé des photos de ce match, il y en a partout chez moi ! Le plus beau souvenir reste la communion avec le stade au coup de sifflet final. Les supporters sont géniaux avec moi. Parfois, ça me surprend tellement le lien est fort. Ils voient que je ne triche pas. Je me donne à fond et ils aiment cet état d’esprit."

Les confidences de Jessy Moulin (Poteaux Carrés 23 mai 2019)

Partenaire technique chaussures de Kipsta où aucun joueur n'est rémunéré, Jessy Moulin s'est livré à la caméra pour la marque spécialisée sur le football du groupe Décathlon basée au Kipstadium à Tourcoing. Il révèle son amour pour Stéphane... Porato !

"Le poste de gardien de but correspondait à ma personnalité sûrement. D'être dans la cage, un peu seul, un peu solitaire, mais en même temps avoir ce côté un peu casse-cou et ne pas avoir peur du contact, c'est sûrement la correspondance entre mon caractère et le poste qui a fait que je m'y suis très bien adapté et que j'ai adoré ce poste.

Maintenant, dans le football moderne, je pense que l'écart se rétrécit entre le gardien de but et le joueur parce que le gardien participe maintenant énormément au jeu de l'équipe et est très proche des joueurs. C'est un des postes qui a le plus évolué et qui évolue encore le plus dans le football. Qui évoluera encore beaucoup dans les années à venir. C'est certainement un poste à part dans l'approche, dans la mentalité, qui se rapproche de plus en plus de l'équipe aussi."

Je prends énormément de plaisir dans mon poste dans chaque situation, que ce soit regarder mon équipe jouer, la regarder défendre, intervenir dans la surface ou faire un arrêt. C'est un tout quoi, c'est vraiment le poste que j'apprécie énormément. Le plus dur dans le poste c'est qu'on a pas le droit à l'erreur, on a pas le droit de se louper sinon il y a de fortes chances qu'on donne le but à l'adversaire. C'est une forme d'injustice mais bon, ça fait partie aussi de ce qu'on aime, d'être là et de ne pas avoir droit à l'erreur."

J'ai énormément aimé Fabien Barthez et Stéphane Porato. Ça remonte un petit peu maintenant mais ce sont des gardiens qui m'ont marqué quand j'étais jeune par leur style et leur efficacité."

Les confidences de Jonathan Brison sur Jessy Moulin (Poteaux Carrés 28 février 2020)

Dans l'Equipe, Jonathan Brison parle de son ami et ex-coéquipier Jessy Moulin, qui jouera le derby d'après-demain comme il l'avait fait à l'aller.

"Jessy n'a jamais fait de vagues et c'est peut-être tout le problème. C'est quelqu'un que tout le monde adore dans le vestiaire. Il a un côté fédérateur. Quand tu te retrouves avec lui sur le terrain, tu as envie de te dépouiller. Il est le premier à déconner, à réconforter les remplaçants. Il n'a peur de rien, il est spectaculaire, tonique dans ses duels avec les attaquants. À chaque fois qu'il a joué, il a été bon. Si je raconte toutes ses blagues, il va finir en prison ! À l'Étrat, plus personne n'ignore sa capacité à conduire sa voiture du siège passager pour faire croire qu'il n'y a personne au volant, ni ses simulations de malaise. Il s'arrêtait à un feu rouge, ouvrait la porte de sa voiture et s'effondrait sur le klaxon."

L'avis de ses anciens entraîneurs ou formateurs (Poteaux Carrés 29 février 2020)

Resté longtemps scotché sur le banc stéphanois (380 fois) et s'apprêtant à disputer son 33e match toutes compétitions confondues avec les Verts, Jessy Moulin a droit dans la Pravda du jour aux éloges de deux de ses anciens entraîneurs et d'un ex-coach des U19 stéphanois. Extraits.

Gilbert Ceccarelli : "Il est arrivé de Valence à treize ans mais il est devenu un vrai Stéphanois. Il était déterminé, passionné et travailleur. Il a même fallu canaliser cette énergie. il avait été Jésus lors du derby remporté il y a trois ans à la maison. Il est courageux, capable de se jeter sur la barre pour éviter de prendre un but. Et il est fou comme tous les gardiens. Je suis admiratif de ce qu'il réalise car à chaque fois que le club a fait appel à lui, il a su tirer son épingle du jeu, montrer qu'il n'était pas un pion.

Alain Blachon : "Il a connu des moments de découragement car il aurait aimé qu'on lui laisse sa chance. Mais il ne disait rien. Il est allé à Clermont pour jouer mais il a fini sur le banc, il l'a vécu comme un échec. En revenant à Saint-Étienne, il s'est vraiment installé comme deuxième gardien, il avait la confiance des coaches, des joueurs et tout ça dans un club phare, dans sa région de coeur. Il n'a pas eu de chance car il a côtoyé un gardien emblématique et un autre qui a fait passer un palier au club. Stéph a toujours été un monstre physique, quasiment jamais blessé et qui voulait jouer tous les matches. C'est un vrai boute-en-train. A Noël, il avait offert une pince à un coéquipier réputé pour avoir des oursins dans les poches.

Abdel Bouhazama : "C'est l'enfant du club. Il est tellement fusionnel avec l'ASSE, il a tout accepté, au détriment de sa carrière peut-être. Il aurait dû revendiquer, être plus opportuniste, monter au créneau ou aller voir ailleurs. Il aurait pu mieux se vendre mais il a accepté ce rôle, par amour du club. Jess'a été dans le bon club mais au mauvais moment."