Un ancien entraîneur  (20 décembre 2017 - mai 2019  )         Jean-Louis GASSET

Le 20 décembre 2017, la direction de l'ASSE annonce, juste avant le match contre Guingamp, que Jean-Louis Gasset devient l'entraîneur principal de l'ASSE en remplacement de Julien Sablé qui avait succédé le 15 novembre précédent à l'Espagnol Oscar Garcia.  Julien Sablé ne possède  pas encore le diplôme d'entraîneur professionnel de football et l'ASSE aurait dû payer une amende de 25 000 euros par match. 
Jean-Louis Gasset est né le 9 décembre 1953 à Montpellier. C'était un milieu de terrain qui a effectué sa carrière professionnelle à Montpellier de 1975 à 1985. Sa carrière d'entraîneur l'a conduit, souvent comme adjoint à Montpellier, Caen, Paris SG (avec Luiz Fernandez), à l'Espanyol de Barcelone (toujours avec Luiz Fernandez), à Istres, à Bordeaux, en Equipe de France, de nouveau au Paris SG (avec Laurent Blanc), et enfin à Montpellier avant son arrivée à l'ASSE le 22 novembre comme adjoint de Julien Sablé qu'il va donc remplacer le 20 décembre 2017 comme entraîneur principal de l'ASSE. 

 La carrière de Jean-Louis Gasset
Clubs (joueur)

  • 1975 - 1985 : Montpellier HSC

Clubs (entraîneur)

  • 1985 - nov 1998 : Montpellier HSC (adjoint)

  •  1998 - nov 1999 : Montpellier HSC

  • septembre 2000 - 2001 : SM Caen

  • 2001 - 2003 : Paris SG (adjoint de Luis Fernandez

  • novembre 2003 - 2004 : RCD Espanyol Barcelone (adjoint de Luis Fernandez)

  • janvier 2005 - janvier 2007 : FC Istres

  • 2007 - 2010 : Bordeaux (adjoint de Laurent Blanc)

  • 2010 - 2012 : Equipe de France (adjoint de Laurent Blanc)

  • 2013 - 2016 : Paris SG (adjoint de Laurent Blanc)

  • février 2017 - 2017 : Montpellier HSC

  • novembre 2017 - décembre 2017 : ASSE (adjoint de Julien Sablé)

  • depuis décembre 2017 : ASSE

A lire : Jean-Louis Gasset entre dans le staff  de l'ASSE (22 novembre 2017) 
Julien Sablé évoque sa collaboration avec Jean-Louis Gasset (8 décembre 2017) 
Jean-Louis Gasset devient entraîneur principal  (20 décembre  2017)  
Portrait de Julien Gasset  (So Foot 7 février 2016)   
Christian Sarramagna fan de Jean-Louis Gasset (11 avril 2018) 
Jean-Louis Gasset sur le départ ? (9 avril 2018) 
Jean-Louis Gasset évoque son avenir et comment il s'est imposé dans le panier de crabes stéphanois (21 avril 2018) 
Jean-Louis Gasset évoque son avenir et ses retrouvailles avec Montpellier (25 avril 2018)  
Robert Nouzaret encense Jean-Louis Gasset (1er mai 2018) 
Jean-Louis Gasset se confie (16 novembre 2018) 
Jean-Louis Gasset : un an à la tête des Verts (20 décembre 2018)
 
Jean-Louis Gasset : "On a redonné de la fierté aux gens." (24 décembre 2018) 
Bernard Caiazzo souhaite la prolongation de Jean-Louis Gasset (18 janvier 2019) 
Gasset encensé (15 avril 2019)  
Quel avenir pour Gasset (mai 2019) ?

Jean-Louis Gasset fait l'unanimité
La Provence dresse aujourd'hui (16 janvier 2019) un portrait de Jean-Louis Gasset en insistant sur les remarquables qualités humaines du coach de l'ASSE à partir de témoignanges de ceux qui l'ont côtoyé.
Luis Fernandez duquel il a été son adjoint au PSG puis à l'Espanyol de Barcelone : "C’était un bon numéro 2. Calme, il sait comment fonctionne un vestiaire, prend les événements avec retenue. Il voyait des choses que le numéro 1 ne pouvait pas déceler sans jamais savonner les planches. Ce n’est pas son genre."
Jean-Michel Izoird, ancien journaliste au Midi Libre : "Taiseux, très attaché à sa famille qu’il protège à outrance, ce "numéro 1 refoulé" déteste les critiques et leurs répercussions sur son clan. Le terrain demeure son territoire, le travail son refuge, bien plus que le cirque médiatique où il se sent mal à l’aise. Et la reconnaissance des joueurs reste la seule qu’il accepte. Sa plus belle satisfaction, c’est lorsqu’Ibrahimovic lui a dit que Paris n’en serait pas là sans lui."
A Saint-Etienne, Jean-Louis Gasset fait l'unanimité ainsi que le confie un dirigeant : "Il a les clés du camion, le sportif lui appartient. Il intervient aussi sur le recrutement et se trompe peu. Sa force, c’est la dimension du cœur. Il réussit car il est en adéquation totale avec la philosophie de Saint-Étienne. Il peut rester ici tant qu’il veut. À 65 ans, il ne vit que du bonus."
Enfin, au-delà des qualités humaines, Luis Fernandez met en exergue son expérience : "La vérité ne se situe pas dans l’âge de l’entraîneur. L’expérience est primordiale. Il a du répondant pour mettre en place un style et bien faire jouer son équipe."

L'avis de Gérard Gili (28 avril 2019)
Gérard Gili, qui a eu Jean-Louis Gasset comme adjoint à Montpellier de 1992 à 1994, se réjouit dans Le Parisien de le voir s'épanouir sur le tard en numéro un."Jean-Louis avait déjà endossé le costume de numéro un à Montpellier en 1998, Caen en 2000 et Istres en 2005. À chaque fois, le rendez-vous était manqué. Il rencontrait des difficultés notamment parce que la qualité de ses joueurs n’était pas toujours au rendez-vous. Petit à petit, cela lui a fait perdre confiance. Chez les Verts, Jean-Louis a tout ce qu’il faut : un public, de bons joueurs et surtout la passion du foot. C’est un homme qui vit, dort et mange football. Il mérite aujourd’hui d’être dans la lumière.

A mes côtés, c’était un numéro un bis. On partageait tout. La seule chose qu’il ne faisait pas, c’était d’aller parler aux médias. La communication ne l’attirait pas plus que cela. C’est toujours le cas aujourd’hui. Il préférait rester concentré sur la vie du groupe. Il entretenait d’ailleurs de très bons rapports avec le vestiaire. Il a cette gouaille du Montpelliérain : proche des joueurs mais aussi capable de les fustiger quand ça n’allait pas. Ce ne serait ni logique ni cohérent qu'il redevienne adjoint compte tenu de son expérience et de son âge. En revanche, il pourrait revenir à ses origines et être par exemple directeur de centre de formation. Ou bien, évidemment, continuer à entraîner."

L'avis de Christophe Le Grix (4 mai 2019)
Sur le site Foot d'avant, Christophe Le Grix, ex-joueur de Caen, Troyes, Saint-Brieux, Lorient, Metz, Dives sur Mer, Istres, reconverti aujourd'hui dans la vente de fruits et légumes à Biarritz, revient sur ses relations avec Jean-Louis Gasset, qui a été son coach à Caen durant la saison 2000-2001 : "Je revenais de blessure lorsqu’il est arrivé sur le banc de Caen. Au départ, c’était conflictuel entre nous, puis il m’a apprécié. Notre relation est devenue extraordinaire. Au bout de deux-trois semaines, il m’a fait jouer. Dès fois, j’allais dans son bureau pour fumer une cigarette. Il m’a vraiment marqué. Quand j’écoutais ses causeries, j’avais envie de faire le tour du stade à poil pour lui. Il m’a fait kiffer. Il a ses mots propres à lui qui te motivent. Il sait te faire réagir. La gestion humaine, c’est son domaine. A l’époque, tout le monde disait que Cyrille Watier avait les pieds carrés alors qu’il avait une vitesse de course et une intelligence de jeu au-dessus de la moyenne. Jean-Louis Gasset a su trouver les mots pour lui faire prendre conscience de ses qualités."
A la question de savoir s'il est surpris de le voir réaliser de belles choses à Saint-Etienne, il répond : "Ça me fait super plaisir pour lui. Je pense que si Laurent Blanc a autant réussi à Bordeaux, au PSG et en équipe de France, c’est surtout grâce à Jean-Louis Gasset. Je suis bien content qu’il reçoive les lauriers qu’il a semés auparavant. J’attends impatiemment de voir Laurent Blanc avec un autre staff pour voir s’il va autant réussir."

L'avis de Ghislain Printant et Wahbi Khazri (6 mai 2019)
Dans France Football à paraître demain, l'entraîneur des Verts a une nouvelle fois droit aux éloges de son premier adjoint et de son meilleur buteur.
Ghislain Printant
: "C'est normal, naturel qu’il soit numéro un. Avec toute son expérience, sa réflexion sur le jeu, ses qualités humaines, il est armé pour ce poste-là, il en a les épaules, l’étoffe, il en connaît toutes les ficelles. Il faut le voir vivre au quotidien avec les joueurs. Certains disent que c’est le papa des joueurs. Même quand il me dit qu’il va bouder toute la semaine, si ça dure quarante-huit heures, c’est un événement. C’est en permanence de grands éclats de rire, des chambrages. C’est d’abord des joueurs qu’il a obtenu une grande confiance. Il a eu le besoin et l’envie de faire venir certains garçons en qui il croyait. Leur retour lui a peut-être fait prendre conscience qu’il avait grandi. Je sais traduire ses pensées et ses souhaits. Il fait confiance et sait déléguer. Il observe, on ne l’entend pas. Il préfère garder cette culture, cette science qu’il a, pour le match. Ça lui permet d’être performant le jour de la rencontre. Ses propos sont porteurs car les garçons ne l’ont pas entendu. Et puis, il sait où il veut les emmener."
Wahbi Khazri
: "C’est un Monsieur. Ses qualités humaines et d’entraîneur en font quelqu’un de grand. Il m’a contacté, m’a parlé, et j’ai eu envie de travailler avec lui. On a tous envie de se défoncer pour lui. Après ses causeries, tu n’as qu’une envie, c’est que le match débute. Il sait motiver, il donne envie d’en découdre. Il ne cherche pas ça, le regard des gens, il s’en fout. Il a confiance en lui, sait ce qu’il vaut et n’a rien à prouver à personne."

Des statistiques exceptionnelles (21 mai 2019)
Comme le souligne l'agence de statistiques sportives Opta, Jean-Louis Gasset affiche 1,75 point par match avec Saint-Etienne en Ligue 1, le meilleur total pour un entraîneur stéphanois dans l’élite depuis Robert Herbin entre 1972 et 1983 (1,85). A titre de comparaison, Christophe Galtier en a pris 1,53, Oscar Garcia 1,5, Laurent Roussey 1,33, Alain Perrin 1,07... et Julien Sablé 0,33 !
 Selon les stats de Canal Plus, Jean-Louis Gasset (1,75) n'est battu que par Albert Batteux (2,05). Il devance Robert Herbin (1,74), William Duckworth (1,63) et Jean Snella (1,6).

Un dernier challenge pour JL Gasset (11 janvier 2020)
Dans l'Equipe à paraître demain, Jean-Louis Gasset (66 ans) évoque son envie de relever un dernier challenge. Extraits.

"Je ne suis pas retraité. Je n'ai jamais dit que je l'étais. Juste qu'après avoir tout donné pendant 20 mois à Saint-Étienne j'étais vidé, fatigué, et que je voulais rentrer chez moi. Entraîner est un métier qui use. Et quand tu prends de l'âge, il te faut plus de temps pour récupérer. Aujourd'hui, j'ai reverdi. Le football me manque. 

Je pensais que ma route d'entraîneur était finie. C'est pour cela que je suis revenu à Montpellier, dans la ville où j'ai tout connu, auprès de ma mère, de mes deux enfants et de mes trois petits-enfants. Mais je ressens aujourd'hui un feeling autre. Si un truc nouveau, extraordinaire, qui me fasse vibrer, tripper, se présente, je suis prêt.

J'ai envie et j'ai l'oeil alerte, de nouveau. Et j'ai deux, trois idées. Quand je me lève à 5 heures, je file dans ma cuisine, où il y a trois piles de papier sur autant de sélections africaines. J'ai compilé tout ce que j'ai trouvé sur chacune d'elles. J'aimerais devenir sélectionneur. Une CAN, ce serait un truc terrible à vivre. Une autre idée serait d'ouvrir une académie pour transmettre tout ce que j'ai appris aux jeunes.

Avec Laurent Nicollin, tout était clair : on avait très envie de travailler ensemble car cela rappelait quand nos pères ont créé la Paillade, il y a quarante ans. Toutes les conditions entre nous deux étaient réunies. Le contrat était prêt. Je n'avais plus qu'à le signer. Mais j'ai reculé au dernier moment. Je n'ai pas senti que c'était le bon moment.

Un jour, Bernard Caïazzo m'a téléphoné pour me demander si je voulais revenir donner un coup de main. J'étais à Séville. Il était en panique. Il a ajouté : "Je te rappelle dans une heure." On était le 26 septembre, juste après la défaite des Verts contre Metz. J'attends toujours. 

Si Ghislain m'avait téléphoné pour me demander de revenir l'aider, je lui aurais dit oui. Bien sûr. C'est la logique de ma vie. Pourquoi il a échoué ? Pour 1 000 raisons, une préparation tronquée, des joueurs qui se sont blessés, d'autres qui se sont relâchés...

Pour moi, le problème était avant tout physique. On fait comme les grands clubs, on part aux "States". Sauf que ces joueurs-là n'ont pas l'habitude d'aller faire une tournée aux États-Unis. Ils ont joué des matches et pas mis beaucoup d'essence dans la voiture."

JL Gasset fan des Reds (11 janvier 2020)
Dans cette même édition de l'Equipe, Jean-Louis Gasset explique pourquoi il est fan des Reds de Jürgen Klopp.

"Pour parvenir à résoudre l'équation qu'un match te propose, il faut toujours te découvrir un modèle. Parce que le jour où tu te dis "je sais tout", c'est fini. Mon modèle c'est Klopp. Pas parce que j'ai trouvé très sympa de sa part de dire que les seuls matches d'un club français qu'il regardait étaient ceux de Saint-Étienne et de son meilleur ami, Neven Subotic, mais parce que ce type est en train de révolutionner le football. Il ne possède pas les meilleurs joueurs mais il a la meilleure équipe.

Liverpool, c'est une armée, le don de soi, une équipe qui pétille. Klopp est dur avec ses joueurs. Et ils l'aiment. Il est dans le football de demain. Avant, on parlait du jeu de possession. Lui, il te montre qu'on peut se mettre en bloc bas, faire croire à son adversaire que tu le crains et le transpercer avec trois attaquants. Liverpool joue le football du futur. C'est pour cela que je regarde des tonnes de matches de Liverpool. Pour rentrer dans la tête de Klopp. Une fois que tu y es arrivé, tu vois le football comme lui."

Pourquoi JL Gasset n'est pas revenu à Montpellier ? (14 janvier 2020)
Sur RMC, Laurent Nicollin a commenté aujourd'hui le retour avorté de Jean-Louis Gasset au MHSC.

"Tout était calé plus ou moins pour qu’il puisse revenir au club et apporter toute l’expérience, toutes les compétences qu’il a. C’est peut-être quelque chose qui est remis à plus tard, je ne sais pas. J’avais un côté très affectif avec Jean-Louis, avec son père. Dans ma stratégie, je pensais que Jean-Louis ne pouvait être qu’un plus pour le club, que ce soit pour la formation ou l’effectif professionnel. Mais au dernier moment, il ne l’a pas senti. Je sais ce qu’il souhaite, je sais ce qu’il veut faire. Je suis déçu qu’il n’ait pas accepté la proposition au dernier moment. Mais c’est comme ça, c’est la vie. Il reviendra peut-être un peu plus tard à la maison."

Dans la Pravda, Jean-Louis Gasset avait justifié hier sa décision.

"Toutes les conditions n'étaient pas réunies, au club. Je ne voulais pas que mon retour soit un dû, sous prétexte que mon père était ami de Louis Nicollin - le centre d'entraînement s'appelle Bernard-Gasset, ce n'est pas neutre - et parce que j'arrêtais d'entraîner. L'équipe première et celles des jeunes vont bien. Montpellier a moins besoin de moi qu'il y a trois ans, quand j'étais l'homme de la situation pour sauver le club. Laurent et Louis se trouvaient alors comme deux personnages en galère. Il y a eu cette phrase : "Il n'y a que toi qui peux." Je n'étais pourtant pas au meilleur de ma forme. Mais quand je sens qu'un ami a besoin de moi, même dans une galère, je viens. Un ami, c'est ça. Pas au bar."